L'ÉDITO
par Joël AUBERTLa réponse de Sarkozy ou la pédagogie du chocolat
Plussérieusement, ce rappel quelque peu anectodique fait toucher du doigt le parti qu’il avait choisi d'adopter pour répondre à l’inquiétude grandissante, celle des Français, qui ont manifesté si nombreux, le 29 janvier. Expliquer, tenter, sur le mode pédagogique, de convaincre que sa politique est la bonne. Proposer des pistes aux syndicats qu’il va recevoir le 18 février mais surtout ne rien promettre de concret dès lors que les caisses sont vides. Car, à ceux qui croient que les banques ont bénéficié de l’argent des contribuables, Nicolas Sarkozy ne craint pas de rappeler que cet argent n’a étéque prêté et qu’il va rapporter 1,4 milliard chaque année.
Pour le reste, confirmation que seul l’investissement public, ces projets qui dormaient « dans les cartons de l’Etat », assureront assez de travail aux entreprises pour qu’elles sauvegardent l’emploi. Et, peu importe si les collectivités territoriales sont souvent celles qui ont la capacité d’agir le plus rapidement sur le terrain, l’heure est décidément au grand retour de l’Etat.
Que ces mêmes collectivités d’ailleurs ne se fassent pas d’illusions, mais s’en font-elles encore ?…Elles vont bien être passées au peigne fin.
L’annonce, sans doute la plus spectaculaire, les concerne au premier chef puisque Nicolas Sarkozy a annoncé la suppression, en 2.010, d'une quote part de 8 milliards sur les 26 que rapporte la taxe professionnelle obérant les recettes des communes en premier lieu; il faudra donc leur trouver des recettes de remplacement, genre taxe carbone. François Fillon face à l'émotion des élus a promis la compenstion...Pour ce qui est du pouvoir d’achat, de cette difficulté à vivre, qu’expriment les français, à joindre les deux bouts, l’homme de l’Elysée a répondu sur le mode de la compassion qu’il pratique avec son savoir faire de la plaidoierie. L’avocat perce toujours sous l’homme de pouvoir. Il a, là encore, ouvert quelques pistes en s’adressant à « la classe moyenne », celle qui, aussi, l’a élu. Celle qui, aujourd’hui, semble vouloir le délaisser. L’impôt sur le revenu pourrait être revu mais à la marge et les salariés bénéficier…un jour, d’un meilleur partage des profits de l’entreprise. Une très ancienne ambition qui n’ira sans doute pas très loin.
Au fond, s’il est un registre où l’on peut être le plus porté à croire que la détermination de Sarkozy, son volontarisme chronique, a quelque chance de produire certains effets c’est, paradoxalement, sur le théâtre de l’Europe, où il continue de briguer le leadership qu’il a cherché à incarner pendant les six mois de la présidence française, de juillet à décembre 2008. A suivre
Joël Aubert