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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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05/10/2014

La présidentielle c’est dans 32 mois!…

Alain Juppé qui continue à marquer des points auprès des Français l'avait pris de vitesse en en faisant un possible casus belli. On aurait tort pour autant de penser qu'il existe sur cette question un vrai consensus. Parions, au contraire, que cette question des primaires à droite - quelle droite au fait, celle de Laurent Wauquiez porte parole de la Manif pour tous dans les rues de Paris qui sait très bien que le mariage pour tous ne sera pas aboli ? - risque d'entériner en son sein une vraie fracture. Alain Juppé ratissant très large vers le centre et au-delà, quand Sarkozy aura bien du mal à récupérer une partie de la famille démocrate chrétienne qui, moins que jamais, semble prête à se reconnaître en lui.

A gauche, la rentrée des virés du gouvernement Valls ne laisse aucun doute sur le centre de gravité à venir du débat politique: la présidentielle en passant par la case des primaires. Arnaud Montebourg dans le Gard et Benoît Hamon à Vieux Boucau, avec l'aide de Pierre Laurent et surtout d'une Cécile Duflot plus remontée que jamais ont, ce week-end, bien savonné la planche du premier ministre et donc de François Hollande. Montebourg qui n'avait pas un instant cessé « d'y penser » se lance dans la bataille des primaires tandis que Hamon pense qu'enfin il va pouvoir réaliser son rêve : prendre la direction du PS. Quant à Cécile Duflot, elle embarque dans la famille socialiste avec l'idée que cela ne peut que servir son ancrage écologiste.

Cette rentrée a donc des allures surréalistes au regard de l'état actuel du pays. Une croissance en berne, des déficits que les efforts demandés aux français n'ont pas permis d'atténuer, un chômage de masse qui fait de plus en plus peur, un ministre des finances qui, méthode Coué aidant, affirme pour calmer Bruxelles que le déficit de la France sera repassé sou les 3% en 2017... mais un débat politique qui se polarise sur une élection qui n'aura lieu que dans 32 mois ! Est-ce assez souligner que le gouvernement actuel de ce pays, à commencer par le tandem de l'exécutif Hollande-Valls, ne trouve pas les mots, le ton, les arguments susceptibles de recentrer ce débat sur la mobilisation générale que requiert pourtant notre situation économique ?...Faut-il incriminer le quinquennat, comme ici et là, on l'entend dire chaque jour davantage ? Il serait en quelque sorte inadapté à la France et le parlement serait privé de véritables pouvoirs. La question va monter en gamme au fil des mois, les tenants d'une VI° République étant de plus en plus nombreux, sans d'ailleurs vraiment remettre en question le quinquennat lui-même. Pour autant personne ne songe à renoncer au choix du président par le seul suffrage universel direct; quant à la durée de son mandat elle ne saurait désormais être reposée. Cinq ans comme le souligne Roland Cayrol c'est quand même plus démocratique; ça doit mieux faire respirer la démocratie. Encore faut-il que tout nouveau président, et toute nouvelle équipe aient fait les bonnes analyses lorsqu'ils arrivent au pouvoir. Pas une seule fois depuis 2002 et l'instauration du quinquennat l'état des lieux de la maison France n'a été fait avec la hauteur de vue nécessaire et le souci de dire la vérité aux Français. Alors si les primaires doivent vraiment servir à préparer 2017 le temps d'un débat de fond ne sera peut être pas du temps perdu.

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