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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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29/07/2008

La Bretagne bat l’Aquitaine à Grande Vitesse

Jean-Louis Borloo ce 29 juillet à Rennes a pris acte de l'engagement des élus bretons, toutes tendances confondues, à participer au financement -3 milliards d'euros- du TGV qui prolongeant la ligne Paris-Le Mans jusqu'à Rennes va mettre la capitale bretonne à 1h27 de Paris et placer Brest et Quimper en situation d'être réliées à la capitale, à grande vitesse, avant que Bordeaux, elle, ne le soit. Une fois encore les élus bretons mus par le sentiment de l'intérêt général le plus élevé auront relevé le défi d'une infrastructure décisive en matière d'économie, eux qui il y a quarante ans se sont déjà fait offrir par l'Etat un réseau de routes nationales à quatre voies sans équivalent. Mais pourquoi donc l'accélération qui a été réussie dans l'Ouest ne l'a t'elle pas été dans le Sud Ouest? A moins que Dominique Bussereau le royannais, secrétaire d'Etat aux Transports, ne sorte ce 30 juillet un dossier ficelé en présence de toutes les collectivités concernées par le financement de Bordeaux-Tours, il faudra lui poser la question. De façon franche et massive car les gens d'ici ne voudraient pas d'une grand messe de plus. A lui qui préside, maintenant, aux destinées du département de la Charente-Maritime qui, comme les Deux-Sèvres se fait prier depuis si longtemps, pour apporter sa contribution au financement d'une liaison moins intéressante que l'aménagement de Niort-La Rochelle susceptible de faire passer le TGV à 220km/heure. Les refus de Charente-Maritime ont entraîné ceux de Ségolène Royal et vice et versa, de sorte que l'on a perdu un temps considérable et que l'Aquitaine qui, elle, s'est engagée pour Bordeaux-Tours ne peut que le regretter. Ajoutons à cela une concertation à grands problèmes avec Réseau Ferré de France et vous avez quelques élements de réponse, et ce d'autant que les niveaux de financement pour le tronçon Bordeaux-Tours sont presque deux fois plus élevés que pour la Bretagne. D'ores et déjà, Il sera bien difficile de tenir l'échéancier de 2015-2016 pour que Bordeaux soit reliée à Paris en 2h10 au lieu de 3 heures mais les enjeux des décisions qui doivent être prises dépassent la seule métropole girondine. Ils concernent à la fois Toulouse et Bayonne-Hendaye. Midi-Pyrénées est aussi pressée que Bordeaux, elle dont la desserte de Toulouse lui paraît bien plus prioritaire que celle du Pays Basque, sentiment que n'est pas loin de partager le secrétaire d'Etat aux transports qui, croit-on savoir, n'est guère empressé lorsqu'il s'agit de défendre la réalisation de la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique vers l'Espagne... Il faudra pourtant que les choses soient dites avec assez de netteté pour que les discours consécutifs au " Grenelle de l'Environnement" manifestent un souci de cohérence. Et que les autoroutes ferroviaires de l'Atlantique portées sur les fonts baptismaux ce 30 juillet à Bordeaux correspondent à autre chose qu'à des déclarations d'intention.

Joêl Aubert

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