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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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26/10/2008

L’automobile, le bâtiment: les symptômes d’une crise et des mutations qui s’amorçent

Il suffit, hélas, d'observer les décisions des constructeurs automobiles pour prendre la première mesure de la gravité de la situation économique. De longues périodes de chômage technique chez Peugeot, des suppressions de postes chez Renault, de très grandes incertitudes quant à l'avenir de l'usine Ford de Blanquefort, au tournant de 2009, victime de l'effondrement du marché aux Etats-Unis et des erreurs de gamme accumulées... Autant de signes négatifs que confirme la baisse des ventes, phénomène quasi général en Europe dont l'industrie, quoique moins touchée qu'elle ne l'est en Amérique, n'avait pas encore connu pareilles difficultés.

Autre secteur menacé, celui du bâtiment et singulièrement l'artisanat dont les carnets de commande se distendent de plus en plus, tandis que le crédit devient plus rare. Parrallèlement, des agences immobilières ferment et un mouvement de vente de biens s'amorce, singulièrement dans les zones péri-urbaines. Désormais on sent bien que les ménages, les consommateurs arbitrent autrement au seinde leurs budgets; la flambée des prix du pétrole ayant accéléré des mutations.Et, même si aujourd’hui le baril est reparti à la baisse il serait surprenant que le marché automobile retrouve rapidement son meilleur niveau et que le bâtiment reparte. La crise, jusqu’ici, ne s’est pas accompagnée de mouvements de retraits d’argent massifs dans les banques; les Français ne se sont pas affolés; ils ont même continué à consommer en septembre mais ils ne touchent pas, non plus, à leur épargne qu'ils auraient, au contraire, plutôt tendance à renforcer, par précaution. Ce rapide constat qui fait peu de cas de la colère qui s'exprime, ici et là, spontanément surtout depuis l'annonce des pertes de la Caisse d'Epargne, ne doit pas faire sombrer dans le catastrophisme. L'économie repartira, et plus certainement par le biais de la consommation que par celui de l'investissement, les entreprises ayant par définition très peu de visibilité, tant la crise est profonde dans tous les pays européens. Les gouvernements qui ont d'abord voulu sauver le système bancaire sont plus que jamais conduits à piloter à vue, en faisant face au retour inéluctable du chômage. Le nôtre devra se garder en tout cas de la tentation de décourager les Français. A commencer par la classe moyenne, en augmentant l'impôt sur le revenu par le biais de l'écrétage de quelques déductions, celle pour l'emploi à domicile par exemple, tandis qu'il n'est pas question de toucher, l'an prochain, au paquet fiscal accordé aux plus fortunés. C'est pourtant en montrant l'exemple, d'en haut, que l'on a encore les meilleures chances de rétablir la confiance, vertu cardinale de l'économie.

Joël Aubert

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