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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/07/2013

Juppé sonne la charge contre le FN …et Hollande aussi.

Ayant pris grand soin de se tenir à l’écart du match Fillon-Coppé, il a réussi à reconquérir la faveur de l’électorat du parti qu’il a fondé. Son appel à combattre le Front National, au lendemain de l’élection partielle de Villeneuve-sur-Lot, n’en a donc que plus de poids, alors que les tentations inverses habitent nombre de cadres de l’UMP malgré quelques dénégations de façade.  Souvenons-nous de l’intransigeance qu’il manifestât en Gironde lorsque, aux législatives de 2012, il prit ses distances avec les tentations de Jean-Paul Garraud dans la circonsription du libopurnais

Cette fois, Alain Juppé anticipe une catastrophe prévisible, celle de l’élection européenne du 25 mai 2014, où le  mode de scrutin à la proportionnelle, par région, peut tout à fait placer le Front National en tête d’une consultation plus que jamais politisée. Car l’Europe, l’Union Européenne, sera plus encore qu’elle ne l’est aujourd’hui le bouc émissaire idéal. Le lieu géométrique de tous les votes de rejet. Si l’on ajoute à ce contexte une abstention qui risque d’être élevée l’hypothèse FN n’est pas invraisemblable. Notons, d’ailleurs, qu’au lendemain des propos d’Alain Juppé, le président de la République appelle la gauche, dans une interview à Ouest France,  à se rassembler pour les municipales. Il  assortit son propos d’une condamnation vigoureuse de « l’extrême droite qui propose de sortir de l’euro, de fermer les frontières avec des conséquences dramatiques pour le pouvoir d’achat et l’emploi… » L’exercice de pédagogie doit en effet être engagé dès maintenant, à tout le moins pour limiter les dégâts d’un vote qui discréditerait l’un des pays fondateurs de l’Europe. Rien ne dit qu’il sera suffisant, en mai prochain, au lendemain d’élections municipales qui s’annoncent meurtrières pour le PS, obligé de gérer la crise

Mais l’agenda politique, pendant les deux mois qui sépareront municipales et européennes, peut éventuellement changer; une nouvelle équipe succédant à celle de Jean-Marc Ayrault. D’ici là les faits, gestes et paroles des deux partis de gouvernement seront suivis à la loupe dans leur bataille idéologique contre le FN. Entre une UMP qui a confirmé Coppé par défaut et un PS qui, depuis le départ de Martine Aubry n’a pas de fort porte voix, le chantier s’annonce délicat, à supposer qu’il veuille vraiment être entrepris. On pense, ici, au jeu d’une UMP dont, à la différence de ce que défend le maire de Bordeaux, on imagine qu’elle ne sera pas forcément empressée de combattre le FN et de déplaire à ses électeurs avant les municipales….

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