L'ÉDITO
par Joël AUBERTHumeurs d’été: au temps des prunes, du provincial de Matignon et de la nouvelle gouvernance métropolitaine.
S'il est un homme politique qui connaît bien ces grandes chaleurs, dans sa bonne ville de Prades, qu'il est allé saluer, ce samedi 18 juillet, en remettant son écharpe à son successeur avant de filer à Nantes où l'incendie de la cathédrale est pour le moins troublant, c'est assurément Jean Castex, le nouveau premier ministre. Est-il pour autant un ardent défenseur de la transition écologique ? Les écologistes du pays du Conflent le trouvent bien timide en la matière mais quand même en progrès puisqu'il s'est converti à un plan alimentaire territorial et pourrait, dit-on, défendre la création d'un train des primeurs entre Perpignan et le grand marché national de Rungis qui sortirait des milliers de camions de la route.
A propos du premier ministre, qui revendiquait avec entrain son enrcacinement provincial, vendredi soir au 20 H de France 2, soyons certain qu'il va tout faire pour calmer le jeu avant une rentrée qui s'annonce terrible pour l'emploi. Réforme des retraites ? il faut la faire mais rien ne presse...donc le Medef et la Cfdt sont sortis de Matignon bien contents. Taxe d'habitation ? On ne change rien sur le rythme de baisse prévue...pas de doute: voilà bien, en apparence, un vrai conservateur, l'homme qui va faire profession de « bon sens »... provincial et renvendiquer « le plancher des vaches »
A Bordeaux, ce vendredi, le conservatisme a vécu; du moins une très ancienne vision de la gouvernance de la métropole, née de l'accord entre la droite et la gauche, au gré des éléctions muncipales. Et, ceci, avec des parrains nommés Chaban et Sainte Marie au bon temps de la Communauté urbaine, cette fameuse cogestion perpétuée avec les Juppé et Feltesse Juppé Anziani et Bobet. La prise de Bordeaux, par les écologistes alliés aux socialistes, vient de changer la donne à laquelle s'est convertie le maire de Mérignac. La droite et le centre, hors jeu, ont fait une sortie remarquée du premier Conseil métropolitain et il n'est pas sûr que la promesse de créer une conférence des maires des 28 communes de l'agglomération, permettant que soient représentées les onze communes qui n'appartiennent pas à la nouvelle majorité EELV-Socialistes, rétablisse la confiance. Cependant attendons de voir comment le nouveau tandem Anziani-Hurmic va fonctionner … le maire de Mérignac, fort de diriger la ville où l'économie est la plus implantée, en particulier autour du secteur de l'aéronautique, n'est pas homme à brader ce potentiel sur l'autel d'une nouvelle urbanité qui reste à inventer.