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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/06/2013

Heureusement revoilà le soleil et les sous-bois nous appellent…

Cette fois, et les météorologues nous l'affirment, le printemps décolle, juste à temps pour nous entraîner à marche forcée vers l'été. Pour autant, n'oublions pas que toutes ces eaux accumulées, celles qui grossissent la Garonne et les rivières qui sortent de leur lit, les neiges frâichement tombées sur nos Pyrénées, nous promettent sans doute des moments de forte amplitude, des orages et des secousses climatiques. Une leçon de choses renouvelée qui nous apprend la modestie.

Cette digression, sur le mode du temps improbable, est à nos yeux paradoxalement réjouissante. Elle nous dispense des affirmations péremptoires et du flot ininterrompu de nouvelles qui n'en sont pas vraiment. Les dernières, sportives celles-là, seraient pourtant plutôt plaisantes... Par exemple, cette victoire des Girondins de Bordeaux qui brandissent leur Coupe de France sur les Bords de Garonne, le jour de la fête du fleuve, le succès aussi de leurs cadets qui ont gagné leur Coupe et laisse espérer qu'ils grandiront sur place, si le club sait les retenir, plutôt que de les voir s'échapper vers d'autres horizons pleins de fric. Vain espoir dira-t-on quand un milliardaire russe achète Monaco et débourse 60 millions d'euros pour une star brésilienne. Et quand le Qatar s'offre le PSG comme passeport de respectabilité.

L'argent fou, dans le sport dit de haut niveau, est plus fou que jamais; il étale son indécence avec la bénédiction des médias télévisuels au centre de la boucle. Et, même s'il est réjouissant que Castres ait gagné le titre de champion de France de rugby contre Toulon, tentons de résister aux clichés de la victoire de David contre Goliath, car le fric dégouline aussi sur le rugby sans que la qualité du jeu en soit pour autant rehaussée. Mais, il est vrai que dans cette société, chaque jour plus brutale, où le combat devient un critère de réussite absolu, le rugby obéissant aux oukases des networks, ceux de l'empire Murdoch, a changé ses règles pour s'apparenter à un sport de combat. Soyez attentifs à ce que véhicule, à ce propos, la langue anglaise. Songeons à ce fameux "pick-and-go", séquence de cache ballon, caricature parfaite du non jeu qui désespère les amoureux de cet ovale qui devrait pourtant vivre, de main en main, sur toute la largeur du terrain. C'est le temps des gros bras, celui de l'ennui aussi, le plus souvent.

Tentons de résister aux clichés, aux métaphores vite dites et aussitôt oubliées. Elles font le buzz: rions-en! Et partons explorer la nature et les sous-bois. Les premiers cèpes sont de sortie; ils mettent leur chapeau et, avec le soleil et la chaleur, ils pourraient bien tromper notre vigilance.

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