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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/06/2011

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier: Arrêtons-nous sur l’importance particulière de ce retour

Rassemblés, une nouvelle fois, autour du comité de soutien, ils ont appris que leurs deux collègues, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, après dix huit mois de captivité, allaient rentrer à la maison. Avant sans doute, le moment venu, de pouvoir repartir en reportage, à la recherche d'une vérité qui sera la leur, celle de journalistes qui s'exposent au nom de l'idée qu'ils se font de leur métier. Et du service de la vérité. D'ailleurs, chacun à sa façon, Florence Aubenas comme Philippe Rochot, jadis otages en Irak et au Liban, ont rappelé, ce 29 juin, sur le plateau de Soir 3 qu'ils avaient repris le chemin du grand reportage parce que, simplement, c'était le leur. Un rappel qui sonnait clair, en ces moments de joie mêlés d'un peu de gravité. Un rappel d'autant plus nécessaire que nos deux confrères, en tournant pour « Pièces à conviction », avaient pris l'initiative de prolonger leur enquête hors l'aide de l'armée française, par exigence professionnelle plus que par souci de quelque aventure, étrangère à leur pratique du métier. Rien qui ne s'apparente à cette irresponsabilité qui leur fut trop longtemps reprochée et exploitée par certains politiques, naturellement prompts, aujourd'hui, à se réjouir de leur libération. Au moins auront-ils appris, ceux-là, ce que  prendre des risques, au nom d'un certain idéal veut dire, à défaut de pouvoir accepter qu'une démocratie vivante doive en payer le prix.

Joël Aubert

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