L'ÉDITO
par Joël AUBERTHagetmau (Landes) ville symbole d’un 1°mai sous le signe du chômage
Un exemple, au cœur de cette Chalosse si longtemps opulente, entre agriculture et industries traditionnelles. Ici, dans ce pays de cocagne, l’équilibre socio-économique semblait à jamais immuable, comme inscrit dans le paysage et les mentalités. Et voilà qu’il est brutalement remis en question. Capdevielle, l’entreprise familiale connue et reconnue pour la qualité de ses productions dans l’ameublement, celle la chaise d’abord… Capdevielle contrainte de déposer le bilan sous l’effet de la criseet voilà 700 personnes au chômage. Capdevielle, rachetée il y a un an par un fonds d’investissement basé au Luxembourg et, aujourd’hui, surtout victime de difficultés de trésorerie.
Hagetmau est sous le choc; une jeune femme en tête de la manif, contient avec peine ses larmes et crie son désarroi à nos confrères de France 3 Aquitaine : «on veut travailler ! » Quinze jours après la fermeture de l’usine Sony de Pontonx sur l’Adour, les Landes, meurtries, se rassemblent autour des « Capdevielle », lesélus en première ligne, le maire UMP Serge Lansaman, le président du conseil général Henri Emmanuelli. Imagine-t-on demain qu’ Hagetmau puisse perdre 700 emplois, que mille emplois industriels si l’on compte les 300 de Sony puissent disparaître dans les Landes?
Que pareille situation vienne à se confirmer et c’est un pays qui perd ses repères, une société locale soudain sans perspective, au cœur de la société française en plein désarroi.
Ce 1° mai, à Hagetmau, offrait un concentré de la crise, de l’écart qui se creuse entre ceux qui gouvernent et ceux qui subissent et que leur impuissance désespère.
Joël Aubert