L'ÉDITO
par Joël AUBERT» Girondins farouches »… en colère contre l’Etat et le monarque républicain
Et voilà comment, puisant dans l'Histoire un surcroït de légitimité, Jean-Luc Gleyze est devenu "farouchement girondin" . Rassurons ses amis et les siens: il ne connaîtra pas le sort des Vergniaud et autres Brissot...La guillotine est passée de mode.
Cependant, lors du rassemblement organisé ce 13 octobre, à l'hôtel du département où les écharpes tricolores étaient sorties des armoires, on pouvait comprendre que nous assistions au début d'une campagne de mobilisation dont le plus grand département de France allait être le théâtre. Jean-Luc Gleyze a lancé avec l'oeil malicieux : "Un "Nouveau Monde" est en émergence. Et il ne viendra pas de Paris. Il sera le fruit de notre action sur les territoires!". Et de rappeler le récent appel de Marseille où les trois grandes associations d'élus - ARF, ADF,AMF- (Régions, Départements, Maires) mettaient en garde le pouvoir contre son obsession recentralisatrise. Car ne nous trompons pas; derrière cette mobilisation des collectivités locales et territoriales existe un fort consensus politique. On a pu le mesurer, ce samedi à Bordeaux, lorsque le leader de l'opposition de droite au département, Jacques Breillat le maire de Castillon-la-Bataille, est monté au créneau dénonçant, avec force, la technostructure parisienne et demandant que l'Etat commence par balayer devant sa porte; en colère aussi contre ce concept né dans le Rhône de "département résiduel" qui témoigne d'un insupportable mépris. On l'a mesuré pleinement lorsque le sénateur Philippe Madrelle, a lu le message de soutien de Gérard Larcher, le président du Sénat.
Emmanuel Macron dont il est désormais évident qu'il a dû différer le remaniement ministériel, dans l'incapacité de trouver hors de sa famille politique les personnalités d'expérience auxquelles pensait son premier ministre, serait bien inspiré de faire amende honorable, en renonçant à bâtir une loi d'exception pour imposer un schéma d'organisation territoriale qui nie le réel. Et, à tout le moins, lui qui n'a jamais été confronté aux réalités de la gestion d'une commune et de la vie de ses administrés, de commencer par recevoir et écouter ces "Girondins" auxquels il avait promis, devant le Congrès, en juin dernier, un "pacte" basé sur la confiance.