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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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12/06/2011

France 2012 : Le spectacle et les réalités.

Certes, Nicolas Sarkozy, dans sa grande marche vers la reconquête des électeurs perdus, soupèse le grain de blé en Charente, certes Christine Lagarde, à qui il ne peut arriver rien de mal, fait campagne pour faire oublier DSK à la tête du Fonds Monétaire International, certes Nicolas Hulot avoue avoir causé avec Jean-Louis Borloo ( ! ) s'attirant les foudres des intégristes de gauche, certes la liste des candidats socialistes aux primaires s'allonge d'un Manuel Valls qui veut occuper le terrain avec une date, une seule en tête,  2017... La communication politique bat son plein, avec l'assentiment empressé des médias qui surfent, en boucle, sur les images sans lesquelles ils auraient encore beaucoup moins à dire.

Encore étions-nous en train d'oublier le numéro de Jacques Chirac, faisant la coutume avec François Hollande, l'autre corrézien et balançant contre son successeur « impétueux », ce qui concourt à la bonne promotion du deuxième tome de ses mémoires. Bon, c'est vrai, l'Assemblée nationale, unanime, a supprimé le bouclier fiscal mais ses bénéficiaires ne souffriront de sa disparition qu'après les présidentielles...L'honneur est sauf à l'Elysée.Et, pendant ce temps-là, le commerce extérieur de la France plonge dans le rouge et personne, ou presque n'en parle.

Les marques indélébiles du déficit de nos échanges sont pourtant inscrites dans la colonne des pertes chroniques de la maison France. Cette France dont le pouvoir va nous répéter, le temps d'une campagne électorale, qu'elle a évité le pire de la crise, souffre d'une maladie grave, très grave. Quelques brillantes exceptions dans l'aéronautique civile, le spatial, ou l'ingénierie ne sauraient faire oublier le désastre d'une production calamiteuse dans le domaine des biens de grande consommation. Plus d'ordinateurs, pas de téléphones portables, pas de postes de télé, pas de petit équipement ménager... Tout cela n'était pas digne d'un pays comme le nôtre, à l'heure où, dès les années 70, dans les hautes sphères de l'Etat, on annonçait qu'au nom de la division internationale du travail nous avions beaucoup mieux à faire.  Le résultat est accablant. Et que l'on ne vienne pas tout mettre sur le compte du coût du travail qui, seul, expliquerait pareil passif. La France a renoncé, alors, à promouvoir une vraie culture scientifique, l'innovation, la recherche-développement. Elle tente enfin, ici ou là, avec l'implication des collectivités territoriales, de raccrocher le train mondial mais avec beaucoup de retard. En tout cas, pareil constat doit déboucher sur le réveil général. Une ambition nationale. Un vrai thème de campagne, celui-là, dont on craint que trop de candidats s'exonèrent de parler au pays, préférant entretenir le mythe du retour à un protectionnisme dont on voit mal comment l'Europe va pouvoir le défendre.

Joël Aubert

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