L'ÉDITO
par Joël AUBERTDépolitisons, dépolitisons… c’est bon pour l’abstention et le Front National
N'empêche: voici une preuve supplémentaire de la distance qui granditentre le citoyen et ses élus. Elle avait été spectaculaire au moment des élections européennes de 2009, ce qui à la limite pouvait se comprendre, mais très forte aussi lors des élections régionales l'an passé, ce qui était d'autant plus désolant que beaucoup des politiques mises en œuvre concernent la vie quotidienne des gens.
Les collectivités locales et territoriales sont en effet, faut-il le rappeler, le lieu privilégié de la formation, de l'aide sociale, en premier lieu les départements qui font face àla charge dela prestation autonomie, du RSA , du handicap, toutes compétences que l'Etat , sans le sou, s'est empressé de leur transférer.L'ensemble de ces questions ne seraientdonc pas d'intérêt publique ? Il y aurait grand danger à installer dans la tête des Français l'idée que seule l'élection présidentielle est celle qui compte ainsi, à la limite, que celle qui suit, des députés.
Et ce n'est pas la perspective encore incertaine d'un nouvel élu, le conseiller territorial crée dans trois ans, élu hybride dans deux assemblées, Région et Département qui rendra ses couleurs à lareprésentation d'un tissu social ébranlé par la crise économique.
Quand au paysage électoral qui ressort de cette manière de sondage grandeur presque nature (songeons que Paris ne votait pas et que seule la moitié des cantons étaient renouvelables) il témoigne du désenchantement des Français. Désenchantement à l'égard du parti de Nicolas Sarkozy et Jean-François Coppé dont le niveau risque d'être à peine supérieur à celui du Front National, mais il est vrai que nombre de candidats avaient rappelons-le préféré s'afficher divers droite qu'UMP.
Le parti de Marine Le Pen dans une élection, qui ne le sert pas, confirme son retour au premier plan et il va falloir observer, avec la plus grande attention, l'attitude des électeurs de droite dans les élections triangulaires plus nombreuses que prévu en particulier dans des régions comme le Nord. Sa présidente y voit, en tout cas, des raisons de croire en son étoile. Et à l'UMP la crainte est évidente, d'être placé, déjà, devant l'obligation du vote républicain en faveur des socialistes. Des socialistes qui maintiennent leur implantation mais ne peuvent guère se réjouir du niveau de leur électorat. Un avertissement là aussi à ne pas mésestimer alors que les incertitudes persistent sur le déroulement des primaires.
Joël Aubert