Département-Région: la bataille politique commence

A considérer les réactions, spécialement à gauche mais attendons celles en provenance du Sénat, chambre d’écho des départements, lorsque le projet de loi sera à l’ordre du jour, le débat promet d’être rude, passionné et politiquement frontal. En effet, entre un Nicolas Sarkozy qui veut à toute fin abaisser les coûts du système administratif français et reprendre la main sur cette autre France qui lui échappe, on ne va pas se faire de cadeaux. Déjà, le ton est donné et les socialistes vont cogner sur le thème du pouvoir personnel et des libertés publiques.
Il convient donc deposer brutalement la question. Etait-ce vraiment le moment, en période de crise, d’ouvrir pareil chantier? En tout cas, s’il est une réforme qui aurait dû nécessiter un consensus assez large c’est bien celle-là. Elle met en jeu, en effet, des équilibres subtils entre les territoires qu’il ne faut remettre en question qu’après mûre réflexion. Songeons, par exemple, aux communes rurales qui doivent beaucoup au soutien du département et qui ne peuvent y renoncer. Le rapprochement de certaines compétences autour des départements d’une part des régions d’autre part semblait envisageable. On s’oriente, plutôt, vers une banalisation des mandats locaux avec un concept hybride de conseiller territorial à double casquette, départementale et régionale, et la refonte de la loi électorale qui redonnera ses chances au parti au pouvoir. De bonne guerre diront ceux qui ont le souvenir d’une loi électorale régionale qui dans les années 80, sous la gauche, lui avait permis de sauver les apparences. Le calendrier de la réforme, applicable en 2014, dépendra nécessairement du contexte politique du moment. Mais, quoiqu’il advienne de celui-ci, il faut se préparer partout, dès les prochaines élections régionales, en 2010, à d’âpres bataillesdont on voudrait être certain qu’elles renforceront la démocratie …