icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
01/05/2016

De Nuit Debout à la démocratie locale

 

"Ceci : « On aura bien compris que la protestation contre la loi El Khomri ne fut qu’une occasion pour Nuit Debout. On en parle peu place de la République. Le sujet principal de Nuit Debout, c’est d’abord elle-même : son organisation, son fonctionnement, ses principes. Nulle trace de narcissisme là dedans, mais la conséquence d’une vaste ambition : inaugurer une nouvelle manière de faire de la politique en dépassant le cadre réputé obsolète de la démocratie représentative et des partis politiques. » S’il est un principe qui fait consensus à Nuit Debout c’est que le mouvement n’a pas et ne peut pas avoir de représentant. Son corollaire est un respect absolu de la souveraineté des individus (à la possible exception des académiciens). Rien ne saurait justifier que les individus aliènent leur pouvoir de décision pour le déléguer à des représentants ou des institutions. Toute l’organisation relativement complexe de Nuit Debout, avec ses commissions, son AG, ses groupes de discussions, doit pouvoir fonctionner sans hiérarchie, avec le minimum de délégation de pouvoir ; chacun s’autorise de lui-même et n’a d’autre légitimité que d’être là, ici et maintenant, avec les autres. Quand la coordination des différentes commissions l’exige, on rappellera avec insistance que les délégués ne disposent que d’un mandat impératif et qu’ils sont révocables à chaque instant.  Les oreilles aguerries entendront ici les échos de la vieille tradition anarcho-conseilliste, et en concluront que décidément il n’y a rien nouveau sous le soleil. »

« Ce n’est pas exact. Nuit Debout est éminemment la fille de son époque, notamment dans ses naïvetés et ses contradictions. C’est pourquoi il convient de l’écouter. »

Et l'auteur de rappeler que « sondage après sondage les Français – à l’unisson des opinions des grandes démocraties – déclarent ne pas se sentir « représentés » par leurs hommes politiques et que les partis politiques sont la dernière institution en laquelle ils ont confiance. »

Le constat ne date pas d'aujourd'hui ; d'une élection à l'autre la désolation tient lieu de remède mais le mal empire et le discrédit gagne du terrain. On cherche vainement à identifier l'élu à qui on accordera au mieux un satisfecit au pire le bénéfice du doute ; on l'aperçoit et le trouve encore en la personne du maire, celui que vous pouvez tenter d'approcher et qui vous recevra."

Un mouvement s'esquisse d'ailleurs, ici et là, dans nos territoires dont nous prenons à peine conscience et que les plus éclairés des élus de terrain ont l'ambition d'accompagner. Quelque part, à nos yeux, Nuit Debout porte en lui derrière ses naïvetés une part de cette utopie. Seul le périmètre de la vie locale l'autorise aujourd'hui, dès lors que les élus dits de proximité le sont vraiment, c'est à dire prennent soin d'élargir le cercle de la construction démocratique. Mais on devine que cette exigence ne suffira pas, nécessairement, à légitimer dans la durée l'existence d'un mandat gagné en bonne et due forme.. Un défi redoutable à l'heure où le temps s'accélère plus que jamais et où l'émotion emporte si souvent les digues de la raison et du sens. En tout cas, soyons certains qu'il ne suffira pas, dans un an, de changer de tandem au sommet de l'exécutif et d'élire une nouvelle assemblée pour résoudre la crise très profonde de nos institutions. Il faudra mettre en chantier, au plus vite, une nouvelle donne dans laquelle le citoyen aura sa place, qui devra partir de la base, et régénérer l'animation de la vie politique jusqu'au sommet.

 

https://blogscanresearchdotleterraindotfr.wordpress.com/2016/04/28/nuit-debout-bonne-ou-mauvaise-reponse/

 

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents