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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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19/04/2022

Couleur bleu marine, non merci

Dernière semaine de campagne, avant de connaître le nom de celui ou celle qui accèdera à la fonction de Président de la République. Aucun des deux candidats n’a prévu de déplacement en Nouvelle Aquitaine, pour venir échanger sur le terrain avec ces électeurs des nombreuses communes de la Creuse, du Lot-et-Garonne, de la Haute-Gironde, du Médoc ou de la Dordogne qui ont placé  Marine Le Pen en tête au premier tour.

Les formations politiques En Marche et Rassemblement National n’ont pas un fort enracinement local dans les départements de Nouvelle Aquitaine et peu d’élus dans nos communes. Pourtant dimanche prochain dans l’isoloir, l’électeur n’aura le choix qu’entre ces deux courants politiques. Pas forcément en adéquation avec le maire ou le député qu’il croise dans les allées des manifestations organisées près de chez lui, ces élus de proximité qu’il sait solliciter pour résoudre une difficulté personnelle ou réagir à un débat de société.

Peut-on logiquement continuer à confier les affaires locales et les enjeux des bassins de vie aux représentants des familles politiques de la gauche ou de la droite républicaine et les ridiculiser en dessous de la barre des 5% lors d’une présidentielle ?  Tout juste peut-on y lire le signe d’une démocratie qui ne se porte pas si mal. Les urnes sont bel et bien souveraines. Même si le taux d’abstention est un signal qui ne rassure pas.

Reste à se poser les bonnes questions à la veille du second tour. D’abord en se déplaçant pour aller voter. On peut lire ici ou là, les théories les plus pertinentes sur les réservoirs de voix, les comportements de reports ou l’autisme des abstentionnistes, la seule vérité sortira des urnes. Lundi matin, il sera trop tard.

Au-delà, il convient de s’interroger sur la société à laquelle on aspire demain. Comment confier la barre du paquebot à une candidate qui ne rêve que d’isoler la France, de flirter avec les Etats les moins démocratiques, de brandir une préférence nationale aux critères sulfureux. D’accord, le choix n’est pas enthousiasmant. Et le mandat qui s’achève, sans même parler du projet politique, n’est pas exempt de grosses tâches comme la tentaculaire affaire Benalla ou l’oreille trop attentive accordée aux cabinets de conseil qui facturent grassement sur le dos du contribuable. La mise en lumière de ces sorties de route et leur logique inscription au passif du sortant, est une autre illustration d’une démocratie qui ne fonctionne pas si mal.

Ne minimisons pas le risque de voir la candidate la plus extrémiste des deux, arriver en tête dimanche soir, à l’issue de sa troisième candidature. Elle a déjà échoué deux fois? Même si ça n’a rien à voir, François Mitterrand aussi avait essuyé deux échecs avant sa victoire de 1981. A chacun de s’emparer de la seule arme qui vaille, le bulletin de vote, pour empêcher l’avènement d’une société qui divisera encore plus les Français.

Pas de France couleur bleu marine.

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