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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/11/2020

Confinement: Le livre comme détonateur de l’incompréhension du petit commerce

...Et les pétitions et coups de gueule de fleurir aux quatre coins de l'hexagone, un vrai printemps du livre en ces jours d'automne.  Avec à la clé quelques phrases qui portent, en ces temps de violence terroriste, comme celle de François Busnel le maître d'oeuvre de la "Grande Librairie" sur France 5 : « Fermer les librairies c'est nous priver des meilleurs outils contre l'obscurantisme. »

Comment se résoudre, en effet, en ces temps d'achat avant Noël, à accepter que le livre soit à portée de main à la FNAC, ou au supermarché du coin, quand on se bat, jour après jour, pour sauver sa librairie ?! Face à l'émotion suscitée par cette manière d'injustice, et le mouvement populaire spontané qu'il a encouragé, les ministres de l'économie et de la culture, ou plutôt les penseurs de Bercy, ont eu l'idée de faire fermer les rayons culturels de la Grande distribution, la Fnac montrant l'exemple. Un sacré coup de pouce gratuit à Amazone qui n'en a pas besoin.

Et maintenant, que va-t-il rester de cette fronde dont les élus de terrain se sont faits les porte-parole : Des interdictions préfectorales, des pénalités, des fermetures administratives ? Fortement interpellé le pouvoir ne peut se contenter de la réponse classique: la loi et l'ordre... Comme d'ailleurs, si les préfets que ce genre d'exercice n'amuse guère n'avaient pas mieux à faire, en étroite collaboration, le plus souvent d'ailleurs, avec les maires, en un moment où la vague épidémique explose, où le sens de la responsabilité s'impose et le ministre de la santé annonce que cette année «  Noël ne sera pas une fête normale"


En tout cas l'incompréhension est assez générale, y compris dans les différentes familles politiques, pour que le premier ministre entende la demande de concertation émanant des élus, comme celle de Jean-François Fountaine, le maire de La Rochelle et président de la communauté d'agglomération : "je demande qu’une concertation soit organisée dès lundi entre les représentants des Maires de France, à travers France Urbaine présidée par Johanna Rolland, Maire de Nantes ainsi que l’AMF, afin de trouver des solutions justes et équitables ainsi que des indemnités compensatrices pour les commerces qui resteraient fermés pour que les mesures sanitaires soient acceptées partout en France. »

François Baroin, le maire de Troyes et président des Maires de France, demande de son côté au gouvernement de « revoir rapidement la définition de commerce de première nécessité et de l’élargir, dès lors que les conditions de sécurité sanitaire permettent de préserver la santé des commerçants, de leurs salariés et de leurs clients."

A l'Elysée comme à Matignon on aurait tort de sous-estimer l'appel de la France d'en bas. La réponse apportée ce dimanche au 20h de Tf1 par Jean Castex sur le ton de l'extrême gravité par rapport à l'évolution de l'épidémie, même accompagnée par quelques milliards de plus, ne calmera sans doute pas une manière de profond divorce . Et ce n'est pas l'interdiction ubuesque annoncée d'obliger la grande distribution à se cantonner aux seules ventes alimentaires, ou plutôt à renoncer aux ventes "non essentielles" qui l'apaisera...Et vive le livre!

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