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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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09/12/2012

Dans les rues de Bordeaux et d’ailleurs ce « mariage pour tous » qui fait débat

Il est d'ailleurs de plus en plus révélateur que ce n'est pas tant le sujet de l'égalité des couples, des droits à accorder à ceux qui de même sexe veulent partager un amour véritable, qui fait problème mais celui de la parentalité nouvelle dont l'institution se profile derrière « le mariage pour tous ». Oui ou non prépare-t-on les enfants à se construire une identité solide, à affronter la vie avec une matrice psychologique équilibrée lorsqu'ils ont été élevés par deux parents du même sexe? Les couples homosexuels préfèrent sourire face à ce genre d'interrogations qui leur semblent une manière de prétexte pour refuser que la France leur reconnaisse les mêmes droits que d'autres pays, européens notamment, leur ont reconnu. D'ailleurs, ici et là, ils témoignent du bonheur des enfants qu'ils élèvent avec un empressement qui n'est pas moindre que celui des couples hétérosexuels.
Pour autant, peut-on évacuer l'interrogation de beaucoup de gens de bonne foi qui ne se recrutent pas que dans les rangs des catholiques intégristes et ne s'endorment  pas, chaque soir, avant d'avoir refermé la Bible?... Dans une société comme la nôtre, de plus en plus éloignée de l'empreinte de la religion sur la vie quotidienne, il n'est pas malsain que cette question soit posée et débattue avant que les représentants du peuple, députés et sénateurs, ne la tranchent. A gauche comme à droite, à l'image des Français eux-mêmes, beaucoup pensent que pareille évolution n'est pas sans conséquence sur l'existence de la famille, de l'enfant au sein de la famille, fruit de l'amour et de l'engagement d'un homme et d'une femme. Et que cela mérite d'être discuté.
Faute d' y avoir consenti, jusqu'ici, la gauche au pouvoir à qui il échoit toujours, au nom de son corpus idéologique, la mission de créer de l'égalité, court le risque de subir la pression de la rue et de façon de plus en plus spectaculaire, avec le corollaire inévitable dans ce genre de situation : l'arbitrage solennellement demandé du chef de l'Etat. Souvenons nous du débat sur l'école, voilà bientôt trente ans qui avait placé François Mitterrand dans la situation de renoncer à une loi mal comprise.
L'Elysée et Matignon auraient tort d'évacuer le sujet alors que monte le front du refus et ceci, à un moment où, par ailleurs, ils ont tant à faire pour redonner confiance à un pays en proie au doute et écoeuré par le spectacle de la vie politique qui, de surcroit, lui est proposé par l'opposition.

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