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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/03/2018

C’était un 22 mars il y a cinquante ans…

 

Que reste-t-il de ce temps-là qui puisse encore avoir du sens  aujourd'hui, sinon inspirer? A l'heure où la société de consommation a façonné un individualisme forcené.. Des inégalités ? Certes, et non seulement elles n'ont pas disparu mais elles ont eu tendance à s'accentuer avec l'émergence d'une précarité aux formes diverses, par rapport à l'emploi, à la santé notamment . Quand l'INSEE nous apprend que 8,9 millions de nos concitoyens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, nous touchons là à la profondeur d'une misère sociale que nous avons peine à reconnaître, sauf quand elle éclate au grand jour. Est-ce un hasard, en ces jours de mars, si de partout remontent des informations sur l'encombrement des services d'urgence hospitaliers ? Si les personnels d'Ehpad publics se mettent en grève pour réclamer des moyens supplémentaires ? La discrimination par le revenu, ici et là, est à la source de ces nouveaux défis qui secouent la société française; elle rend compte, aussi, de l'imprévoyance de nos responsables politiques, et la gauche récemment au pouvoir doit y prendre toute sa part, au regard des années où notre système éducatif, a à la fois dévalorisé les formations professionnelles indispensables à l'économie - quelques 2 à 300 000 offres d'emplois par an ne pourraient être satisfaites - et laissé des générations d'étudiants prendre le chemin de l'Université, sans une vraie vision de leur avenir.

A vrai dire, ce serait un défi quasiment insurmontable pour le PS que de vouloir renaître sur la matrice existante, avec en héritage cette culture de la synthèse que le nouveau patron du PS, Olivier Faure, connaît bien pour l'avoir vécue, auprès de François Hollande par exemple. Il lui faut d'abord songer à mettre en valeur ses militants et élus de terrain qui sauvent les apparences et prendre le temps de concevoir un projet politique, dont l'Europe ne serait pas absente, ce que le futur premier secrétaire semble vouloir, et ceci en y associant le plus grand nombre, et pas seulement ce qu'il reste de l'appareil d'un parti. Et, surtout, ne pas oublier l'aspiration à dire de ceux qui peuvent témoigner de leur humaine condition. Se nourrir, aussi, de ce qui émane des aspirations d'une génération qui veut produire autrement, s'alimenter différemment, consommer plus frugalement. Donner corps, en quelque sorte, à ce qui ressemblait il y a peu encore à de sympathiques utopies mais auxquelles les dérèglements de la planète donnent désormais une autre dimension. Enfin, entreprendre un pareil chantier dans un contexte politique national de réformes à vive allure qui nécessite, pour le bien de notre démocratie, une opposition construite qui n'épouse pas les corporatismes par principe mais fasse œuvre de mise en perspective et d'éducation populaire.

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