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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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20/01/2013

Le SOS de Bordeaux, métropole congestionnée

La question devient si obsédante que lors de son dernier Conseil, la Communauté urbaine de Bordeaux, droite et gauche confondues avec une exception verte, a lancé un cri de détresse en direction de l’Etat : élargissez la rocade bordelaise, régulez le trafic poids lourds, en un mot agissez !

Ce SOS n’est pas franchement nouveau tant le problème est ancien et les rappels à l'Etat furent nombreux. Les projets n’ont pas manqué; le plus spectaculaire d’entre eux étant ce fameux grand contournement, vaste autoroute à péage d’une centaine de kilomètres, entre le sud Gironde et la Charente-Maritime, né dans le début des années 2000 et qui a pris un sacré coup de vieux lors du Grenelle de l’Environnement, quand un fort tropisme environnemental s’était emparé des ministres du moment. Alain Juppé qui lui-même avait défendu dès le départ le projet, sur la même ligne d’ailleurs que Philippe Madrelle, président du Conseil général de la Gironde, avait changé d’avis. Face à l’empire des nécessités, la question se pose de nouveau d'une pareille solution. Le président de la Communauté urbaine, Vincent Feltesse n’a jamais semblé très favorable à une nouvelle infrastructure aussi massive. Elle risquerait, en effet, de pousser à l’étalement urbain de la métropole qu’il s’agit, aujourd’hui, de combattre.

Ces points de vue sont d'ailleurs à mettre en balance avec le coût d’un ouvrage pareil qui pourrait certes être concédé mais dont on se demande s’il apporterait la solution tant espérée…

La mise à trois fois trois voies de l’ensemble de la rocade bordelaise doit certes être accélérée d’autant que l’élargissement en cours de l’autoroute -véritable couloir à camions- venue de la frontière espagnole va créer des bouchons supplémentaires à la jonction avec la rocade, à l'entrée de l'agglomération. Pour autant cet aménagement tant espéré ne règlera pas le problème actuel de la saturation automobile.

C’est d’une véritable stratégie dont la capitale régionale, a besoin. Il lui faut, bien entendu, développer et encourager les formes alternatives de transport : train, covoiturage, articulation entre les transports en commun périphériques et internes à l’agglomération. Il semble qu’il lui faille, aussi, réfléchir à tirer le potentiel des infrastructures existantes et souvent en commençant par améliorer les relations entre elles et une certaine fluidité qui pourrait en résulter. On pense ainsi à la liaison entre autoroute A 10 au nord de Bordeaux et autoroute A 89 à l’est en direction de Périgueux et Lyon ; on pense à la jonction entre autoroute A 62 en provenance de Toulouse et autoroute A 63 en direction de l’Espagne et, dans un degré moindre, à celle entre cette même A 62 et l'A 89.  Des manières de contournement de l’agglomération, d’ailleurs envisagées lors du débat sur le grand contournement sous forme de « barreaux de liaisons » entre les grandes infrastructures venant buter sur la Communauté urbaine. C’est sans doute plus facile à dire qu’à réaliser mais certains aménagements semblent de l’ordre du possible. Parallèlement, il est indispensable de réguler le trafic des poids lourds dont le mur participe aux heures de pointe, et singulièrement le matin et la fin d’après-midi, à la congestion de la rocade bordelaise. Il faudra de la part de l’Etat une approche régionale – on pense notamment à l’usage qui peut être fait de l’autoroute A 65  Pau-Langon qui est désertée par les camions - et assez de volontarisme, aussi, pour imposer des changements que d’autres pays européens ont réussi à faire accepter.

Ce n’est qu’ à ce prix et dans une vision d’ensemble, inscrite dans un calendrier, que la congestion actuelle du grand Bordeaux pourra être progressivement réduite.

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