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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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12/07/2009

Bientôt plus chère, l’électricité sera le feuilleton de l’été

Reconnaissons-le : en terme de communication, il fallait oser! Au lendemain du succès d'un emprunt qui a confirmé, de façon éclatante, l'attachement des français à une entreprise qui est comprise comme l'un des bijoux du patrimoine national, avant d'être connue comme une multinationale de l'énergie, annoncer de nécessaires augmentations de tarifs aussi lourds était plus que risqué: c'était politiquement et socialement incorrect. L'Elysée aidant, les ministres furent sommés de corriger le tir sans trop de langue de bois. Ils s'y sont collés, sans joie, à un moment où les Français n'aspiraient vraiment qu'à un peu de répit en serrant leur budget pour prendre la route des vacances, à moins qu'ils ne choisissent comme les sondages et l'observation le disent, de les passer chez eux, en ne sachant pas trop de quoi demain sera fait.

Conclusion très provisoire de ce premier épisode: les tarifs augmenteront bien, mais évidemment pas comme le souhaite le patron d'EDF, en attendant que la question de son maintien à la tête de l'entreprise ne soit posé . On imagine mal, en effet, un Nicolas Sarkozy si prompt à virer ses ministres qui "échouent" laisser en place un PDG dont l'entreprise, quand même détenue à 85% par l'Etat, a fait des choix stratégiques contestables. Des choix résolument tournés vers la croissance à l'international, au prix d'un endettement massif. Il faudra sans doute attendre la rentrée pour connaître le titre du second épisode mais, après tout, ce pavé dans la mare a au moins le mérite de permettre une évaluation de la situation d'EDF et des enjeux de son développement. A l'heure où le Grenelle de l'environnement doit commencer à produire ses premiers effets.

EDF qui vient de récolter 3,2 millards d'euros est face, d'abord et en premier lieu, à un chantier de longue haleine : la rénovation des centrales nucléaires et la prolongation de leur durée de vie qui passe par un programme pluriannuel, très lourd en investissements. Celui-ci est d'ailleurs engagé, EDF se préparant, en effet, sous l'oeil attentif de l 'Autorité de Sûreté Nucléaire, à renouveler les installations et à  prolonger, de vingt ans au moins,  la durée des vies des premières centrales dont les réacteurs à eau pressurisée ont été construits dans les années qui ont suivi le premier grand choc pétrolier de 1973. Parions, d'ores et déjà que les propos fracassants de Pierre Gadonneix vont contribuer, la percée d'Europe Ecologie aidant, à relancer le débat sur le nucléaire de façon très vive, maintenant que la décision a été prise, au plus haut niveau, de développer le réacteur EPR, à eau pressurisée de troisième génération. EDF est, parrallèlement et politiquement, plus que jamais dans l'obligation d'investir dans les énergies renouvelables, d'accepter une concurrence qui ira grandissante et passera aussi par des solutions décentralisées. Ce contexte appelle donc une information ouverte, très large, aussi contradictoire que possible pour que le citoyen sache, en connaissance de cause, pourquoi on ferait appel à son porte-monnaie, sans autre forme de procès...

Joël Aubert

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