L'ÉDITO
par Joël AUBERTBanque Alimentaire, Agrisud International: la solidarité et le partage, ici et là-bas!…
AGRISUD, dont le directeur Yvonnick Huet a présenté les actions, sous les yeux des équipes d'ici et des pays où, depuis une quinzaine d'années, elle accomplit des missions marquées du sceau de la solidarité. Et d'une intense exigence d'efficacité au service de populations qui doivent relever d'immenses défis, à commencer par ceux de la nourriture. Des populations et des collectivités qui, aujourd'hui, grâce au partage d'expériences et de savoirs, cheminent sur la voie d'un développement durable, adapté aux conditions locales. Car, il ne peut y avoir de réussites que dans l'élaboration de réponses adaptées à la connaissance des écosystèmes locaux.
Vu d'ici, de chez nous, de la Région mais aussi de l'Europe, cela porte un nom, la Coopération décentralisée. Et l'Aquitaine, avant de devenir Nouvelle, s'y est résolument engagée de bonne heure, comme son président Alain Rousset, accompagné d'Isabelle Boudineau vice-présidente "Europe et International", l'a rappelé en insistant sur l'importance de travailler dans la durée pour atteindre l'efficacité. C'est ainsi que ce rendez vous international de septembre a été l'occasion, parmi tout le travail entrepris dans huit pays par AGRISUD, de mettre l'accent sur le programme entre Madagascar - et singulièrement la Région Itasy 6727 km2, le douzième de Nouvelle Aquitaine, mais 900.000 habitants - à partir de 2006. Parmi les actions très diverses qui ont fait leur chemin : la formation aux techniques agro-écologiques et aux systèmes agro-forestiers, 5200 paysans accompagnés sur cette voie, 450 hectares de pisciculture et riziculture crées, la promotion des micro-entreprises rurales et la création de 24 coopératives. Mais aussi la mise en œuvre de stages, là-bas, pour des étudiants de Nouvelle-Aquitaine....
La Rencontre de ce vendredi, au Conseil régional, n'a pas seulement donné l'occasion de faire le point entre les équipes, au terme d'une semaine passée en Gironde; elle aura été marquée par la signature du programme triennal AGRITER ( 2018-2020) renouvelable deux fois, dans lequel l'AFD, l'Agence Française de Développement a décidé de s'engager fortement, à hauteur de 50% des financements mobilisés, la Nouvelle-Aquitaine apportant de son côté 25¨% à côté d'autres contributeurs. Le directeur adjoint de l'Agence, en charge des partenariats, Yves Guicquéro, est venu le confirmer, en soulignant la volonté de l'AFD d'aller plus loin encore, aux côtés de la Région. Autant dire qu'Alain Rousset n'a pas manqué de s'en réjouir et de lui rendre hommage, de noter aussi que l'esprit de la Coopération décentralisée n'a rien à voir avec une quelconque manière de néo-colonalisme mais, bien au contraire, offre l'opportunité d'un apprentissage mutuel, pointant par exemple l'intérêt de découvrir la façon dont les pays du sud gèrent leurs ressources en eau, en ces temps où La Nouvelle-Aquitaine, face au réchauffement climatique, doit relever ce défi au cœur de son modèle de développement... Et d'enfoncer le clou en suggérant, également, que puisse être entreprise une réflexion autour de l'Office foncier de Nouvelle-Aquitaine pour aider les pays du sud à résister « aux prédateurs des terres ». Un autre immense défi, une urgence absolue, quand on sait comment la Chine s'en empare, faute de structures locales, capables d'identifier les terres, imposant des méthodes culturales au mépris des agriculteurs du Sud.