icone plume

L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
15/06/2022

Balloté au gré des vagues

Quelle impression brouillonne au lendemain du premier tour des élections législatives! D’abord un électeur sur deux qui trouve mieux à faire que d’aller voter. Ce n’est pas un fait très nouveau mais il s’installe dans la durée. Avec une part de mystère. Pourquoi les gens se déplacent-ils pour aller élire un président de la République, c’est-à-dire un homme seul, ou un maire, un élu dont les compétences ne dépassent guère le coin de la rue, et pourquoi boudent-ils l’élection de celles et ceux qui vont proposer puis discuter et enfin adopter les lois qui font notre vie quotidienne ?

Ensuite, on se retrouve entre deux tours avec deux forces politiques Ensemble et Nupes, dans un coude à coude historique. Comme la République en Marche en 2017, la Nupes sortie d'un laborieux compromis, rassemblant des convictions disparates et mobilisant un personnel politique quasi inconnu, est en tête dans la majorité des circonscriptions. Et pas moyen d’échapper à la petite musique du Rassemblement national qui continue sa progression, surtout dans les territoires ruraux. Quant à la force politique historique de notre pays, les Républicains, issue du Gaullisme et de décennies de pouvoirs locaux et nationaux, elle signe sa relégation parmi les éléments de décor.

Qui votera dimanche prochain ? Pour qui ? Dans l’isoloir se prépare un subtil cocktail pour choisir entre un programme ou une doctrine, une personnalité ou un anonyme, un enraciné ou un parachuté. D’une circonscription à l’autre, il n’y a plus guère de grammaire politique pour comprendre et surtout prédire les intentions du corps électoral. Après la vague Macron en 2017, la vague Mélenchon en 2022? Et la prochaine fois ? Une nouvelle vague portée par une candidature qui catalyse les mécontents du mandat qui s’achève ?

Pendant ce temps, les dossiers brûlants sur la pauvreté, la précarité, l’hôpital, l’école, l'énergie ou le dérèglement climatique sont toujours traités avec une catastrophe de retard. Revoir les conditions d’exercice de la démocratie autour d’un conseil national de la refondation ou évoluer vers une sixième République ? Pourquoi pas. 

Mais en se concentrant sur les attentes urgentes de la population, on en finirait peut-être avec ce constat: un électeur sur deux ne croit plus à la portée de son vote. 

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents