L'ÉDITO
par Joël AUBERTAux lecteurs d’Aqui.fr ce clin d’oeil automnal
Las de ce rituel, j'ai préféré lever les yeux, observer le ciel et la nature qui m'environne …
J'y ai vu les premières couleurs de l'automne, des fougères entre le vert finissant et le roux, le feuillage de la vigne qui tourne au rouge et au crème, les rosés des prés et les jeunes cèpes de pin.
J'ai arpenté les sous-bois qui craquent encore sous les pas, signe manifeste d'une sécheresse sévère.
J'ai cherché en vain à retrouver trace, le long des pistes forestières, des beaux tapis roses de la bruyère cendrée, ce qui n'a fait que me confirmer l'importance de cette sécheresse là.
J'y ai vu les premières grives et si je ne les avais vues je n'aurais eu aucun doute sur leur présence à entendre les tirs à répétition des chasseurs, trop contents de pouvoir vérifier leur adresse.
J'y ai vu les nouveaux venus de nos campagnes, devenues rurbaines, ramasser des châtaignes en famille.
Je leur ai conseillé de les faire bouillir avec une feuille de figuier et quelques jeunes tiges de fenouil sauvage.
J'ai, pour ma part, cherchant des bolets, surtout trouvé sur mon chemin des coulemelles fièrement plantées sur le sol et coiffées de leur inimitable chapeau chinois ; j'ai cueilli les plus jeunes, les ai passées au four pour leur faire rendre leur eau. Réduites et concentrées elles me promettent un velouté qui vaudra bien celui qu'on me propose en conserve, avec ce qu'il faut d'amidon.
J'ai choisi les plus belles grappes d'Ugni Blanc, les plus dorées, et me suis régalé de l'une d'elles dégustée avec une tranche de pain tartinée de beurre demi-sel ; les autres écrasées produisent un moût délicieusement sucré qui fermente déjà avant que de devenir ce « bourru » qui accompagnera les châtaignes.
Délaissant pour quelques heures l'information dont chaque jour davantage je me demande ce qui la distingue du spectacle je n'ai eu aucun mal à vérifier que la nature mérite plus que notre respect, notre reconnaissance.