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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/05/2010

Attention! Europe en danger de mort…

L'euro devait être le moteur de l'économie européenne et le levier qui conduirait nécessairement à une véritable Europe politique. Terrible désillusion: l'euro révèle, au grand jour, l'absence d'une gouvernance efficace, spécialement en temps de crise. Il faut des heures de palabre au sein du Conseil Européen pour accoucher d'une politique commune et encore faut-il l'aide du Fonds monétaire international pourboucler un plan de sauvetage de la Grèce, tandis que de vilaines rumeurs sur des désaccords entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy excitent l'appétit des spéculateurs !
Oui, cette Europe là qui a rejeté toute idée fédérale se donne les apparences d'une union mais ne partage, vraiment, aucune règle commune. A quoi bon édicter un niveau de déficit maximal de 3% des PIB si personnen'en tient compte. On objectera que la crise née aux Etats-Unis en 2008 est passée par là, qu'il a fallu que les Etats, le nôtre en particulier, créent des milliards d'euros pour soutenir les banques dont on se demande encore s'il fallait vraiment les soutenir, à voir leurs résultats et leur capacité à rembourser. On objectera, encore, que la récession et le manque de recettes fiscales ont obligé ces mêmes Etats à s'endetter  pour maintenir un niveau d'activité minimale et faire face aux déficits des systèmes sociaux. Certes... Mais, maintenant, alors que 750 milliards d'euros ont été mis sur la table pour dissuader la spéculation, que va t-on pouvoir faire pour arrêter cette spirale infernale? Les déclarations communes ne pèsent pas lourd, la parole de M. Van Rompuy le président de l'Union non plus, à côté de celle de M.Volker l'ex président de la Réserve Fédérale et conseiller économique d'Obama qui a quand même osé évoquer une possible "désintégration de l'euro". Une nouvelle initiative est pourtant urgente car la Banque Centrale Européenne ne peut pas impunément défendre la monnaie europénne. Quand son président Jean-Claude Trichet parle d'une " situation dramatique", la plus grave depuis la seconde guerre mondiale et peut-être même la première, il y a lieu de chercher des réponses politiques concertées.

Hélas, l'Europe a mis la charrue avant les boeufs, s'est donnée une monnaie mais pas de politique économique commune; elle est, aujourd'hui, sous l'emprise des marchés, dans une impasse. Et les peuples sont invités à se serrer la ceinture, sans qu'on leur ait demandé leur avis. Alors, au risque de se répéter, disons qu'il est urgentissime que nos gouvernants montrent spectaculairement l'exemple, réduisent leur train de vie, appellent les plus riches à la solidarité, via l'impôt, et renoncent à ses boucliers fiscaux d'avant la crise. L'Europe est au bord du gouffre avec, à coté d'elle, des anglais qui se sont donnés un gouvernement anti-européen. Osons mettre en oeuvre un grand projet économique européen en sollicitant le concours des citoyens; il y a tant à faire. 

Joël Aubert

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