icone plume

L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
24/04/2022

Après le second tour, l’exploit reste à réaliser

Marine Le Pen est écartée nettement de la Présidence de la République. Même si son score progresse à chaque consultation, elle est cette fois encore passée loin de la ligne d’arrivée, tenant les souverainistes encore une fois à l’écart du pouvoir. Emmanuel Macron, sortant mal aimé, candidat peu engagé dans la campagne du 1er tour avant de se ressaisir entre les deux tours, est finalement sélectionné par les Français pour un nouveau bail à l’Elysée. Se faire réélire n’était pas une évidence. Voilà qui est fait. Et nettement.

La campagne redémarre dès cette semaine en vue des élections législatives de juin prochain. La cuisine politique va se remettre à mijoter. Soutiens, investitures, petites phrases et invectives vont venir ponctuer les prochaines semaines. Les candidats au poste de Premier ministre sont déjà déclarés, par la magie d’une lecture absurde de la règle démocratique. Mais les vrais enjeux ne sont pas là.

Cette élection présidentielle 2022 montre que tous les Français ne sont pas entendus. D’abord les plus de 28 % d’électeurs qui ont préféré rester chez eux plutôt que de passer par l’isoloir. Ensuite les 41% qui ont voté pour la perdante, sans être obligatoirement des extrémistes. Enfin ces 58% de Français qui ont voté pour Emmanuel Macron mais pas nécessairement pour son projet. C’est une évidence de dire que beaucoup ont voté pour le sortant à défaut d’un choix plus conforme à ce qu’ils pensent.

« Ce vote m’oblige pour les années à venir » a déclaré, dimanche soir, le président réélu. Puisse cette élection si particulière le mettre à l’abri des dérapages, des arrogances et des travaux inachevés de son premier mandat. Il doit reprendre sérieusement sa copie sur les questions de l’éducation, de l’écologie, de la jeunesse ou du pouvoir d’achat et des retraites. Sans oublier la fracture des territoires, celle qui fait qu’un grand nombre de citoyens des zones rurales se sent oublié des pôles de décision, de formation, d’emploi ou de culture, négligé par les pouvoirs successifs pour protéger ses revenus ou ses retraites. Jusqu’à donner la majorité à Marine Le Pen au premier et au second tour, comme dans le département du Lot-et-Garonne.

Comme toujours, dimanche soir sur les plateaux de télévision, tous les ténors de la majorité ont juré avoir entendu le message des Français. Comme toujours les appareils politiques vont se remettre à négocier entre eux pour sauver ce qui peut l’être ou tenter de gagner des parcelles de pouvoir. Emmanuel Macron ne sera pas seul à tirer les ficelles du grand jeu politique, mais il en devient le symbole.

Sa véritable victoire sera de réussir l’exploit de la reconstruction du paysage démocratique réclamée dimanche par les Français.

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents