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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/06/2019

A l’heure du numérique fou, le grand chantier de l’information est devant nous

Ce même Eric Scherer dans une chronique en date du 13 juin écrivait :"Fake Deep Fake! On n'a encore rien vu! Ne croyez plus rien du numérique"... et rapportait ce témoignage, tenu lors d'un symposium à Porto des responsables des audiovisuels publics européens, par Jamie Bartlett, auteur et journaliste britannique, sur le mélange grandissant du "vrai et du faux" : "tout le monde croit que l'on partage des fake news mais, en fait, on partage le plus souvent un savant mélange d'infos vraies et fausses, triées avec grand soin par des groupes activistes radicaux qui reflètent leur vision du monde, cohérente mais mensongère." Un constat qu'il ne faut pas aller bien loin pour vérifier lorsqu'une manifestation violente, l'autre semaine à Montpellier, a débouché sur l'annonce de morts qui, heureusemnt n'ont jamais existé, sauf quelques heures sur les réseaux sociaux...

Le défi pour la presse est d'autant plus difficile à relever qu'elle est, souvent, volontairement tenue à l'écart, que ce traitement émane du pouvoir ou de ceux qui ont intérêt à décrédibiliser son travail. Face à cela un immense chantier doit s'ouvrir dont les enjeux sont si importants qu'ils touchent à l'existence même de la démocratie. Il va de soi que cela doit impérativement commencer à l'école de la République et faire partie intégrante des enseignements, la presse dans sa dimension multimédia devant être sollicitée pour expliquer son travail et répondre aux légitimes questions. Certes nous ne partons pas de rien mais il faut aller beaucoup plus loin que ce n'est le cas aujourd'hui. En outre, et cela peut représenter une formidable opportunité pour renouveler la relation du média avec le citoyen dans son lieu de vie, le territoire où il crée, travaille ou subit les injustices liées à l'éloignement des services publics indispensables, des espaces de dialogue doivent s'ouvrir et être proposés par le média lui-même. Ils doivent pouvoir déboucher sur ce que Scherer appelle la co-construction. Et, là, le numérique offre un espace privilégié de partage. Nous le vérifions, par exemple, ici, à Aqui où les reportages que nous réalisons dans les douze départements de Nouvelle-Aqutaine, sur les nouveaux installés en agriculture, connaissent un niveau de fréquentation exceptionnel. Nous vérifions par la même occasion que l'information, sourcée et pluraliste dans la démarche, participe à sa façon à la vie d'un territoire, et l'engagement que nous prenons de garder le contact avec nos jeunes agriculteurs et agricultrices, de les revoir, participe de la crédibilté de notre démarche. Et du rôle fondamental de la presse, outil de lien social et de connaissance.

 

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