Usine du futur, ça continue en Aquitaine


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Usine du futur, ça continue en Aquitaine

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/11/2015 PAR Solène MÉRIC

Sélectionnées au printemps dernier, c’est à partir de ce mois de novembre que les choses sérieuses commencent pour les 90 PME et ETI du 3ème AMI « Usine du futur ». En effet, entre novembre et juillet 2016, chacune d’entre elles va entrer dans la première phase du parcours proposé par le programme régional : la phase de pré-diagnostic, financée par la Région. L’objectif étant ici de réaliser un projet de productivité durable pour chacune de ces entreprises, celles-ci vont être soumises dans un premier temps à un pré-diagnostic individuel réalisé par le cabinet Pop (Pilotage Opérationnel de la Performance), basé à Mérignac. « Celui-ci réalisé en 3 ou 4 jours, vient analyser la performance des entreprises du point de vue interne : sur les processus, les flux physiques et d’information, le management, les modes de pilotage, les conditions de travail, les stocks, etc… », explique Frédéric Stoll, directeur de la société.

Nouveau modèle de développementDe ce pré-diagnostic est alors créé, avec le chef d’entreprise, une « matrice de pilotage ». Celle-ci vient établir à partir des objectifs de l’entreprise pour les 2 ou 3 ans à venir, un plan d’actions priorisées sur l’année dans chacun des trois grands enjeux du nouveau modèle de développement que cherche à valoriser le programme Usine du futur : l’organisation industrielle ; les moyens de production et outils numériques ; et enfin, la dimension humaine dans l’entreprise.
Au total, la philosophie de cette première étape du processus, la seule à être 100% financée par des fonds public, est d’améliorer les points de progrès en interne, pour accroître les marges de l’entreprise afin que celle-ci puisse programmer des investissements. Des investissements qui dans un deuxième temps, s’ils visent la performance industrielle, pourront être en partie accompagnés, soit par des dispositifs régionaux, soit par des crédits de l’Etat.

« L’automatisation ne se fait pas au détriment de l’emploi »Pour Eric Monteil, Directeur général de Pernat SMJ, entreprise spécialisée dans le décolletage et l’usinage de précision pour les équipementiers automobiles, qui a intégré le programme en 2014, et qui a donc déjà bénéficié du diagnostic et plan d’action établis par l’agence Pop, la satisfaction est de mise. En effet, un important programme de robotisation a été mis en place dans l’entreprise : « 4 robots ont été installés par l’équipe, un cinquième est attendu fin janvier 2016 et deux autres sont prévus pour un peu plus tard », détaille le Directeur général. « Désormais, un opérateur pilote 5 machines, il est libéré des tâches répétitives et fatigantes de pure manutentionn et est désormais en charge du pilotage, de la maintenance de ses machines, de l’auto-contrôle… En outre, suite au pré-diagnostic nous avons aussi mis en place une action de management visuel et participatif, l’opérateur peut ainsi prendre possession de ces résultats et être davantage impliqué à la réussite de l’entreprise » complète-t-il. Enfin, afin de parer une critique que l’on sent habituelle, il ajoute: « l’automatisation ne se fait pas au détriment de l’emploi, notre gain en compétitivité et en marchés, nous a permis de créer 10 emplois en 2015. Le plus difficile pour nous étant de parvenir à trouver des salariés formés… »

Des actions de management également citées par d’autres entreprises « usine du futur », invitées à témoigner ce lundi, comme une source d’une plus grande efficacité et épanouissement des individus, et comme un facteur souvent important dans l’amélioration des performances, notées par chacun depuis la réalisation de leur diagnostic… De quoi confirmer le propos d’Alain Rousset considérant que « la notion d’Usine du futur, c’est d’abord un problème humain, ça va plus loin que le seul réamanagement des process à travers la robotiation et le numérique ».

Coté chiffresQuant aux entreprises sélectionnées, si elles doivent être des PME ou des ETI, ayant entre 20 et 5000 salariés, on note que la moitié de ces 200 entreprises « usine du futur » emploient moins de 50 salariés, et 100 d’entre elles réalisent moins de 10M€ de chiffre d’affaires. Au total, elles emploient 27 500 salariés sur le territoire aquitain et réalisent plus de 5,5 Mds euros de chiffres d’affaires. Elles sont par ailleurs représentatives des divers secteurs industriels aquitains: 19% sont du secteur mécanique hors aéronautique, 18% de l’aéronautique, espace, défense; 14% sont issues de l’agroalimentaire, 10% du bois et papier, 10% du secteur électronique, etc…

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