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PUBLIÉ LE 28/03/2024 PAR Corinne MerigaudIl circule depuis le 18 mars sur l’étoile ferroviaire de Limoges . Les voyageurs qui empruntent les lignes 18, 23, 24, 25, 26, 27, 31 et 34 ne savent pas forcément qu’ils participent à une expérimentation pour mettre au point le train léger innovant de demain « TELLI » amené à circuler sur les petites lignes. A bord de cet autorail X73500 acquis et rénové par la Région Nouvelle-Aquitaine (360 000€), des technologies intelligentes ont été installées pour recueillir des données et tester en temps réel des solutions et des technologies innovantes pour ce projet de train du futur. Ainsi, il est truffé de caméras et de LIDAR, un système radar optoélectronique de télédétection, qui vont enregistrer des informations afin définir de nouveaux process et d’optimiser la maintenance préventive des voies.
« C’est un peu comme les voitures Google qui circulent en ville mais avec un train »
Véritable train études ce TER, unique en France, cet autorail est la première étape d’un projet ambitieux remporté par la Région suite à un appel à projet lancé par l’Etat dans le cadre de France Relance 2030. Sous le pilotage de la SNCF, un consortium a été mis en place et regroupe différents partenaires tels que Thalès, Texelis, CAF, Wabtec, Railenium, Alstom, Capgemini, Cerema, Ektacom et FERROCAMPUS. Chaque partenaire va installer progressivement à bord de cet autorail expérimental des technologies qu’il aura développées.
Région Nouvelle-Aquitaine Le futur train léger innovant « TELLI » circulera sur les petites lignes de la région avec des coûts de maintenance du réseau réduits de 30%.
Des ordinateurs embarqués analyseront la circulation du train afin d’acquérir des flux de données en temps réel. « Ce véritable programme de recherche sur le train léger porté par FERROCAMPUS a pour but la captation de l’ensemble du réseau avec des sondes installées sur cet autorail,indique Renaud Lagrave, vice-président en charge des transports, cela permettra de mettre en place une nouvelle manière de géolocaliser les trains. C’est un peu comme les voitures Google qui circulent en ville mais avec un train. Cela évitera des signalisations telles qu’elles sont aujourd’hui à la SNCF avec la géolocalisation. On applique les principes de l’aéronautique au ferroviaire.»
Après ce programme qui va s’étaler sur plusieurs mois, un logiciel sera élaboré dans ce sens Avec le futur train léger, les travaux sur la signalisation devraient être « moins importants que sur les lignes ferroviaires actuelles » précise-t-il.
« Un prototype incubé à FERROCAMPUS d’ici 2 ou 3 ans »
Cette future génération de trains légers à batterie circulera d’abord sur le réseau néo-aquitain puis sur le territoire national. La mise en service pourrait intervenir en 2029. L’élu refuse, toutefois, d‘annoncer une date, les échéances étant lointaines voire incertaines en matière de ferroviaire. Cependant, un prototype sera bel et bien « incubé » par FERROCAMPUS d’ici 2 ou 3 ans.» Quant à la phase d’industrialisation, elle n’est pas encore décidée bien que des groupes comme « CAF, Alstom et Siemens regardent ça de très près » assure-t-il.
Ce train léger circulera sur les lignes régionales de dessertes fines non électrifiées, autrement dit les petites lignes dans le but de répondre à plusieurs objectifs. « Il permettra d’avoir moins d’opérations de maintenance sur le réseau, de réduire les coûts, on parle de moins 30 % signale-t-il, on pourra ajouter des trains donc des fréquences. Plusieurs rames pourront également être assemblées en fonction du nombre d’usagers. Il s’adaptera donc très vite. » Il pourrait ainsi doper la fréquentation sur ces petites lignes en proposant davantage de services.
Cette solution de mobilité décarbonée peut devenir une alternative à un coût raisonnable pour des salariés qui vivent en zone rurale et utilisent quotidiennement leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail.
