Un Tour de France à la rencontre des agriculteurs


Adèle, Aristide et Martial ont bouclé leur Tour de France des fermes après neuf mois d’un périple riche en rencontres. C’est une belle leçon d’optimisme pour les candidats à l’installation.

les cyclistesLa Ferme dans le guidon

Les cyclistes sont rentrés de leur Tour de France des fermes à guidon, le 23 octobre, avec un optimisme inébranlable quant à l'avenir de l'agriculture.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/12/2023 PAR Corinne Merigaud

Neuf mois à pédaler pour aller de fermes en fermes. Les trois camarades ont mis pied à terre le 23 octobre, à Rouen, finissant l’aventure à deux. Eprouvée physiquement et ayant eu les réponses qu’elle attendait de ce voyage, Adèle a arrêté l’aventure en septembre.

Partis de Nice, les trois ingénieurs fraîchement diplômés de l’école d’horticulture d’Angers ont parcouru 3 922 km, traversé 33 départements et fait halte dans 83 fermes. Leur objectif était à la fois louable et très ambitieux. « Nous sommes partis pour questionner les pratiques agricoles et voir si elles répondent aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques actuels ainsi qu’à nos sensibilités personnelles », rappelle Martial Lagrange, le haut-viennois du trio. Neuf mois après ont-ils trouvé des réponses à leur quête ?

Les différents modèles agricoles qu’ils ont appréhendés leur ont au moins permis de se faire une idée sur différents systèmes de production et d’élevage.

« Même des dromadaires »

Durant ce périple, ces jeunes avaient choisi de cibler des fermes qui pratiquent la transformation sur place et la vente directe de leur production. Ainsi, ils ont rencontré des éleveurs de bovins, d’ovins, de caprins, d’escargots, et même plus original encore des éleveurs de dromadaires mais aussi des producteurs de fruits, de légumes et de céréales pour la fabrication de pain.

dromadaireLa Ferme dans le guidon

Durant leur voyage, ils ont vu de nombreux systèmes de production y compris des originaux comme cet élevage de dromadaires.

« Nous étions partis avec une vision scientifique en raison de notre formation et au final, c’est l’aspect social qui nous a bien marqués. On a collecté beaucoup de récits de vie. On s’est rendu compte qu’aucune ferme n’était identique, chacune est adaptée à son territoire et à l’agriculteur qui l’a conçue. Cela montre la grande liberté que permet le monde agricole. »

Au cours de leur voyage, ils ont effectué cinq stages de trois semaines et apprécié particulièrement les fermes collectives par rapport à l’interdépendance des productions et des ateliers. « Cela demande un travail sur l’humain afin de bien soigner le collectif, estime-t-il, car ce n’est pas toujours évident de s’entendre. »

Désormais, ils réfléchissent à la publication d’un livre qui serait le reflet de la diversité du monde agricole. « Cela montre que l’agriculture est prometteuse en termes d’attractivité et d’emplois et que le métier d’agriculteur est important et intéressant. Chaque personne peut trouver un système et une organisation qui lui correspond et c’est souhaitable de garder cette grande diversité de modèles.»

Message aux consommateurs

Dans dix ans, 50 % des agriculteurs seront à la retraite. Ce voyage était aussi l’occasion d’interpeller sur la problématique du renouvellement des générations. « Que va-t-on faire face à ce constat ? s’interroge Martial. On était parti avec une liste de contraintes pour voir des modèles agricoles pouvant y répondre, car on aura toujours besoin de manger et d’entretenir nos paysages. »

La question du revenu et des aides la PAC sans lesquelles la plupart des agriculteurs ne pourraient vivre était également au coeur de leur questionnement. Sur ce volet, ils en appellent au sursaut des consommateurs, les seuls à pouvoir changer la donne. « Il faut qu’ils soutiennent les agriculteurs et que la part du budget destiné à l’alimentation soit plus importante, suggère-t-il. Il faut faire évoluer les mentalités. Certains agriculteurs essaient d’avoir un lien direct avec les consommateurs avec la vente directe mais c’est difficile de toucher tout le monde. Le consommateur doit aussi prendre ses responsabilités. »

Il reste malgré tout optimiste pour attirer des porteurs de projet vers l’agriculture. Martial Lagrange est prêt à relever le challenge mais seulement après avoir acquis de l’expérience. Il souhaiterait s’installer avec des associés et en productions animales et végétales. « Le modèle collectif peut répondre à certaines contraintes » assure-t-il. Adèle envisage également de s’installer à moyen terme. Quant à boucler ce Tour de France, il laisse la place aux personnes qui seraient intéressées. « Il faut qu’on fasse maturer tout ça » conclut-il.

Infos pratiques !

le projet « La Ferme dans le guidon » ? Il est possible de suivre les aventures de Martial, Adèle et Aristide sur les réseaux sociaux : Facebook « La Ferme dans le guidon », Instagram @lafermedansleguidon et LinkedIn.

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