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PUBLIÉ LE 26/09/2014 PAR Jean-Jacques NicometteLégère et dix fois plus résistante que l’acier, la fibre de carbone est un produit miracle. Elle permet de réaliser un matériau composite insensible à la corrosion, conducteur d’électricité et plus transparent aux rayons X. Ce qui intéresse de multiples secteurs d’activité : l’aéronautique, la construction, l’automobile, les activités offshore…
Un pied solide en EuropeEn 2011, l’usine Soficar où elle était produite, à Abidos, est passée sous le giron du groupe Toray Industries, numéro mondial dans cette spécialité. Soucieux de continuer à se développer, le géant nippon de la chimie a investi ces dernières années 450 millions d’euros afin d’ accroître sa production sur ses différents sites mondiaux. Et il a décidé de franchir une étape supplémentaire en implantant une unité de production de PAN à Lacq, à trois kilomètres de son unité béarnaise.
Ce choix stratégique est destiné à conforter sa position en Europe. C’est aussi un choix d’efficacité. Car le bassin de Lacq, où la culture industrielle est profondément ancrée dans les mentalités, dispose avec ses installations classées Seveso 2, d’un environnement particulièrement propice à une telle installation.
« Une France qui réussit »Les coups de main apportés au projet n’ont pas manqué. Un soutien technique a été apporté par Total pour mettre à la disposition des nouveaux venus les installations qu’il n’utilisait plus. Des aides financières appréciables ont de même été délivrées par les collectivités locales (Région, Département, Communauté de communes de Lacq-Orthez) ainsi que par l’Etat.
Cette conjonction d’efforts a été soulignée lors de l’inauguration par le préfet, Pierre-André Durand. « On a là le symbole d’une France qui réussit » a-t-il affirmé. Tandis que le député David Habib, qui s’est démené pour voir la nouvelle usine sortir de terre, rendait hommage à la détermination des habitants et des acteurs locaux.
Les traditions respectéesVoici deux ans, la première pierre de l’usine de polyacrylonitrile a été posée à Lacq en présence d’Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif. Ce vendredi, pour l’inauguration, c’est le ruban tricolore que l’on a coupé en présence de nombreuses personnalités au premier rang desquelles figuraient Akihiro Nikkaku, PDG de Toray Industries ; Yoichi Suzuki, ambassadeur du Japon en France , et Bernard Martin, PDG de Toray Carbon Fibers Europe.
Les traditions du pays du soleil levant ont également été respectées avec la plantation d’un cerisier symbolique dans le jardin japonais situé devant l’entrée de l’immense bâtiment. Une usine dont la couleur rouge orangée est loin de passer inapercue.
L’Aquitaine en tête pour les matériaux composites« L’investissement réalisé par Toray à Lacq conforte la première filière technologique d’Aquitaine : celle des matériaux composites. Elle représente 14 000 emplois, 350 entreprises et une dizaine de laboratoires » a rappelé Alain Rousset, le président du Conseil régional d’Aquitaine. Tout en souhaitant, comme Jacques Cassiau-Haurie, le président de la communauté de communes, voir l’industriel nippon aller plus loin dans sa démarche, avec le passage à la polymérisation et aux tissus imprégnés.
Selon lui, un défi reste aussi à relever. « C’est celui des bio sources. Passer du composite issu de l’énergie fossile à celui issu de produits naturels » . Alain Rousset évoque à cet égard les perspectives que pourrait offrir la lignine du bois. Tout comme il rappelle que l’Aquitaine est « la première région de France à construire des usines nouvelles. Les demandes de dépôt de brevets qu’on y enregistre sont le double de la moyenne européenne ».
