Max et la campagne présidentielle


Anne-Lise Durif

Charente-Maritime : les zones urbaines portent Macron en tête du 1er tour

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/05/2017 PAR Max Lieblich

Quand je suis arrivé en France, j’avais hâte d’échapper à la politique américaine. Quel que soit mon avis personnel sur Trump et son accession à la présidence américaine, je n’ai pas eu envie de rester dans un environnement politique qui, d’après moi, était devenu toxique. Donc, je suis descendu de mon avion à l’aéroport de Bordeaux avec des projets pour une nouvelle ville et une nouvelle vie, sans politique. Un choix que j’ai tenu presque tout le mois de janvier. J’ai évité toutes les informations parlant de politique. Je me suis créé une bulle me permettant d’ignorer les nouveaux problèmes du monde.
Ma bulle a été confortable, mais elle n’a pas pu durer. C’est la politique française qui l’a faite éclater. Mon intérêt pour la politique de ce pays a commencé quand je suis allé à une conférence pour les étudiants Erasmus à propos des candidats aux primaires de la gauche, leurs similitudes et leurs différences. A la fin, je suis devenu complètement fasciné par l’élection présidentielle française, et la politique m’a intéressé à nouveau. Pendant les trois mois qui ont précédé l’élection, j’ai accompagné un ami français pour voir le processus de vote des primaires, j’ai assisté à un rassemblement pour l’homme qui est désormais devenu le Président de la République francaise, et j’ai débattu de ces élections avec pratiquement tous mes amis français. Alors, bien que je ne sois en aucun cas un expert de politique française, j’ai suivi cette campagne électorale d’assez près pour pouvoir l’évoquer à travers mon regard d’américain, et vous présentez ce que je vois comme les grandes différences entre l’élection américaine et l’élection française.

Des différences structurelles et culturelles

Techniquement, la différence la plus grande entre les élections aux Etats-Unis et en France c’est qu’ici vous avez un système de deux tours entre plusieurs candidats aux positionnements variés. En Amérique, en revanche, on a seulement un tour qui consiste en une compétition entre deux partis assez similaires et qui possèdent presque tout le pouvoir au sein du système politique américain. Cette limitation du choix crée un sentiment de cynisme aux Etats-Unis. On ne perçoit pas que les élections peuvent représenter une véritable décision, un vrai choix pour les citoyens. Généralement, on est moins engagé en politique à cause de ça. En effet, seulement 58% de la population américaine a voté lors de l’élection de 2016.
On ne peut pas dire que ce pessimisme n’existe pas en France. J’ai parlé avec des français qui ont décidé de voter blanc ou de s’abstenir de voter. Ils ont ce même sentiment d’impuissance. Néanmoins, d’après moi ce sentiment est beaucoup moins fort en France. La différence technique que j’ai déjà évoquée joue un rôle important dans cette disparité. Les français ont l’opportunité de voter pour quelqu’un qui représente leurs valeurs. S’il y a beaucoup de monde qui croit que la France a besoin de changer drastiquement sa politique, la plupart d’entre eux pensent que ce type de changement est véritablement possible.

Mais ce n’est pas seulement grâce à l’organisation des élections que les français s’intéressent plus à la politique. Ce phénomène est également expliqué par les différences culturelles entre nos deux pays. Généralement, la politique est considérée par les américains comme la responsabilité des autres. Comme mentionné précédemment, il y a un sentiment de pessimisme aux Etats-Unis, une idée qu’on ne peut rien changer. Mais il y a aussi un peu de paresse, l’impression que l’on n’a pas besoin de se préoccuper de la politique, mais que c’est le problème des autres en quelque sorte. Les français pour la plupart regardent la politique d’une manière diffèrente. Elle est une partie intégrante de la vie, quelque chose dont les citoyens français ont besoin de s’occuper. C’est un constat frappant: voter, ou au moins avoir une opinion politique, en France ce n’est pas un droit, c’est quasiment un devoir. Aux Etats-Unis, il est considéré comme impoli de parler de politique avec les autres personnes. Les discussions sont rares, les débats ne se passent presque jamais. Là encore, c’est complètement diffèrent en France. La politique est discutée partout et tout le temps, et même si c’est seulement pour la critiquer sans forcément proposer de solutions alternatives. C’est vu comme quelque chose d’important pour tous les citoyens français.

Le peuple français participe à la politique de son pays d’une maniere engagée et pleine d’espoir. D’après moi, les Etats-Unis devraient suivre votre exemple.

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