Un « Rocher numérique » ancré sur les bords de la Garonne et ouvert aux musiques du monde


Avec le Rocher de Palmer, Cenon accueille un projet culturel extrêmement ambitieux : offrir à Bordeaux et à l'Aquitaine un grand pôle de musique et de spectacle dédié aux cultures et musiques du monde tout en mettant à disposition des Cenonais un no

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Un « Rocher numérique » ancré sur les bords de la Garonne et ouvert aux musiques du monde

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/07/2008 PAR Vincent Goulet

En cours de construction (voir : « Cenon construit un haut lieu de la musique » ), le Rocher de Palmer est un complexe culturel vaste et ultra-moderne, conçu par un architecte de renom, Bernard Tschumi : une salle de spectacle de 1200 places debout, une autre de 650 places assises, un « studio » polyvalent pour des ateliers mais aussi pour des spectacles plus confidentiels (jusqu’à 200 personnes), des espaces de travail et d’enregistrement, un centre de documentation spécialisé,un bar équipé d’une petite scène et un restaurant avec vue sur la Garonne.

L’ensemble sera équipé en réseau numérique haut débit, ce qui lui permettra d’être une véritable « scène numérique » interactive, relié au monde par la magie des réseaux internet. Cet investissement de 13 millions d’euros, dont près de 60 % sont pris en charge par la ville de Cenon, sera une sorte de Janus à deux visages, un tourné vers l’Aquitaine et au-delà, l’autre vers la vie locale.

Côté pile, un lieu d’excellence à rayonnement national, avec une programmation exigeante (dans un premier temps, une quarantaine de concerts de musiques du monde par an), des résidences d’artistes locaux, nationaux et étrangers, des « master classes » et des expérimentations avant-gardistes, comme par exemple des installations numériques ou des « concerts à distances » permettant à des musiciens jouant en direct depuis Stockholm ou Tokyo de mêler leurs sons et leurs images avec des artistes présents physiquement sur scène à Cenon.

Côté face, un équipement de proximité pour les spectacles et manifestations actuellement programmés par l’Office Culturel et d’Animation de Cenon. En effet, le gymnase Palmer, qui n’est plus aux normes, ne pourra plus accueillir de spectacle et de la salle Simone Signoret sera détruite l’année prochaine. Le Rocher de Palmer ouvrira donc ses portes aux différentes manifestations, fêtes et galas des associations et écoles de musique et de danse de la ville, le festival de théâtre amateur de Cenon, le gala annuel de magie, la « Biche d’Or de la chanson française » mais aussi aux spectacles de théâtre divertissement qui ont fait le succès de la salle Signoret.

Un équipement à plusieurs échelles et à usages multiples
Le Rocher de Palmer s’adresse donc à deux publics bien distincts : les amateurs de musique du monde de Bordeaux et de toute l’agglomération, manifestant un intérêt particulier pour les formes culturelles nouvelles et disposant d’un pouvoir d’achat suffisant pour s’acquitter du prix d’une place de concert, le public plus populaire de Cenon qui est attaché à des événements et à une programmation de proximité. Dans un premier temps, pour des raisons de coûts et de lisibilité, ces deux types de manifestations n’auront pas lieu les mêmes soirs, mais l’objectif est d’inviter les Cenonais à venir aussi écouter les concerts de musiques du monde.

« On va enfin recréer ce que Jack Lang avait supprimé ans les années 1980, les « Centres d’Action Culturelle », s’enthousiasme Jean-Marie Duhart, l’actuel chef de projet du Rocher de Palmer. «Il y aura des animateurs, des médiateurs, des gens sur le terrain. On sait qu’il ne suffit qu’un lieu de culture ouvre pour que la population afflue spontanément. Il faut que les gens mouillent leur chemise, fassent du porte à porte en direction des jeunes, des aînés, des habitants de toutes conditions. Nous voulons que les gens s’approprient les lieux, non seulement à travers une programmation cenonaise mais aussi en suscitant la curiosité des habitants des Hauts de Garonne pour d’autres styles de musiques ».

Le pari n’est pas des plus faciles. Au coût de fonctionnement d’une structure presque aussi importante que le Théâtre National de Bordeaux Aquitaine (2,2 millions d’euros par an) vont s’ajouter les efforts d’animation culturelle nécessaires à la bonne insertion de l’équipement dans les Hauts de Garonne. Pour qu’il prenne tout son sens, l’offre de spectacles se doit d’entrer véritablement en résonance les dizaines de nationalités et culture qui composent Cenon et les villes voisines, à partir d’expériences et de rencontres concrètes. Le défi concerne les quatre communes des Hauts de Garonne qui devront mettre des moyens financiers conséquents et faire preuve d’inventivité pour faire en sorte que le Rocher de Palmer ne devienne pas une coquille vide ou, à l’inverse, une vitrine culturelle luxueuse mais déconnectée de son environnement immédiat. 

Vincent Goulet

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