Un flocon vert se pose sur La Pierre Saint-Martin


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Un flocon vert se pose sur La Pierre Saint-Martin

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 09/02/2017 PAR Jean-Jacques Nicomette

Respect de l’environnement et bonnes pratiques sociales : telles sont les valeurs sur lesquelles s’appuie Mountains Riders pour attribuer son Flocon Vert. Le label créé par cette association à qui l’on doit l’Eco-guide des stations de montagne est récent. Pour le moment, seules Less Rousses, Châtel , Chamrousse et La Pierre Saint-Martin le possèdent en France. Sans oublier Villars, en Suisse.

Eau, énergie, déchets, paysages, entre autres critères

Pas moins d’une trentaine de critères ont été définis pour son attribution. Il s’agit d’abord de récompenser  une action menée au niveau communal, en l’occurence à Arette. Ce qui implique un travail d’équipe réalisé entre divers acteurs : élus locaux, entreprise, commerçants, office du tourisme, services de sécurité… Tout ce que l’on appelle les « forces vives » du territoire.

Le Flocon vert touche également à plusieurs grands domaines. Pour l’obtenir, on réfléchit aussi bien à l’urbanisme et à la biodiversité qu’au tri des déchets et à l’éclairage. La mobilité douce y a son importance, tout comme les paysages, la production des énergies renouvelables et l’accueil des familles. Bref, on fait feu de tout bois pour tenter d’atteindre une sorte d’excellence touristique, avec en prime des bonus liés notamment au déneigement, à l’éco-consommation d’eau et à l’accueil de classes de découverte.

On n’est pas ici entre doux rêveurs. L’initiative a reçu le soutien de partenaires de renom parmi lesquels figurent la Fondation Nicolas Hulot, l’Agence de l’eau Adour-Garonne ainsi que l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie.

La suite d’une longue démarche

Toutes ces initiatives relèvent de ce que l’on peut appeler  » l’altitude responsable  » résume Laurent Dourrieu, le directeur de l’établissement public des stations d’altitude (EPSA). Cette structure est chargée de gérer en Béarn les stations de ski de Gourette et de La Pierre Saint-Martin, ainsi que le Petit train de la Rhune, qui est ouvert de mai à octobre au Pays Basque.

  » Le Flocon Vert fait suite à une série d’actions déjà développées par l’EPSA. Depuis 2002, notre établissement a obtenu des certifications dans les domaines de la qualité, de la sécurité, de l’environnement et de la gestion des énergies « . 

La démarche est exigeante. Car les contrôles ont lieu deux fois par an. Mais elle fait de l’EPSA la première entreprise française de domaines skiables à bénéficier de ces quatre reconnaissances, et la première d’Aquitaine, toutes activités confondues, selon les bases de données de l’AFNOR.

Des dameuses aux lombrics

A La Pierre-Saint-Martin,  l’EPSA ainsi mis en place un système de management de l’énergie qui permet de savoir combien on consomme en électricité. « On n’utilise que ce qu’il faut « . La vitesse des télésièges est par exemple modifiée en fonction de l’affluence. Des chauffages radiants, avec horloge, sont installés dans les cabanes de remontées mécaniques », détaille Jacques Poulou, responsable qualité-sécurité-environnement-énergie.

D’autres systèmes permettent de produire avec moins d’énergie le mètre cube de neige de culture, ou encore de récupérer les eaux pluviales alimentant le lac qui sert de réserve.  » 30 à 40% de son volume provient de là. C’est rare dans les stations de ski « .

Le carburant qui alimente les dameuses est de même surveillé.  » On optimise les trajets des machines. C’est une avancée colossale. Car il y a 10 ans, les dameurs qui allaient sur les pistes pouvaient repasser plusieurs fois au même endroit « .

 » La technologie nous aide beaucoup dans tous ces secteurs « reconnait Laurent Dourrieu, avant d’évoquer également le tri sélectif des déchets, ou encore les toilettes sèches installées à 1 900 mètres d’altitude avec un terreau dans lequel des lombrics travaillent d’arrache-pied.  » Cela fonctionne très bien « .

Des écoliers par centaines

Dans une vallée du Barétous où plusieurs associations se mobilisent pour accompagner  les handicapés sur les pistes, il est également difficile de ne pas parler du ski scolaire.  » Chaque saison, l’EPSA accueille 1000 écoliers du primaire, en liaison avec l’inspection d’académie. Nous sommes là pour faire découvrir la montagne à des gamins qui n’y ont jamais mis les pieds « . Ces derniers viennent de toutes les Pyrénées-Atlantiques. La Pierre-Saint-Martin reçoit 40% d’entre eux.

Le réseau de bus mis en place par le Conseil départemental au départ de plusieurs villes mérite également attention.  » Nous espérons que le Conseil régional, qui aura la charge des transports interurbains à partir du 1er septembre prendra le relais « .

Un territoire qui cultive l’esprit d’équipe

La station de Gourette aura-t-elle, elle aussi, un jour son flocon vert ?  » Le diagnostic initial l’a également concernée. La municipalité des Eaux-Bonnes a souhaité prendre un peu plus de temps pour organiser ce label. Mais ils sont motivés pour cette candidature  » indique Laurent Dourrieu. Tout en rappelant l’intérêt de la démarche.

  » Même si on travaille déjà beaucoup ensemble, cela crée un esprit d’équipe. Cela nous amène aussi à nous interroger sur la vision que l’on a d’un territoire et sur la manière de le faire progresser… Il s’agit de tout sauf de green-washing. Ce travail s’inscrit complètement dans la logique du plan montagne mis en place par le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques. Le but est de construire les stations d’altitude de demain : responsables, éco-citoyennes, durables, fonctionnant en toutes saisons et dialoguant de façon harmonieuse avec leur environnement. Car, pour nous, le changement climatique, c’est maintenant ».

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