Terra Hominis pulvérise les préjugés sur le vignoble


Ludovic Aventin (au centre), avec à sa gauche Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde, ont défendu les vins de Bordeaux.

Ludovic Aventin (au centre), avec à sa gauche Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde, ont défendu les vins de Bordeaux.Emmanuelle Diaz | Aqui

Ludovic Aventin (au centre), avec à sa gauche Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde, ont défendu les vins de Bordeaux.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/04/2022 PAR Emmanuelle Diaz

C’est aux trois pinardiers, bar à vins bien connu de Bordeaux, qu’a eu lieu la semaine dernière, la rencontre organisée par Terra Hominis : « Marre du Bordeaux bashing, vive le Bordeaux loving ». L’objectif ? Faire voler en éclats les préjugés parfois attachés à l’un des vignobles les plus connus au monde et montrer que la viticulture a toujours un avenir. De jeunes vignerons novateurs ont pris en main leur destin et tordent le cou à quelques vieilles idées.

« Old school », trop cher, pollué par les pesticides. Autant de griefs adressés aujourd’hui au vin de Bordeaux, pourtant longtemps considéré comme l’un des meilleurs au monde. Des préjugés auxquels Ludovic Aventin, Président fondateur de Terra Hominis, première société à mission du monde agricole, a décidé de s’attaquer : « A Bordeaux, il y a des vins et des vignerons de qualité. J’ai le sentiment que l’acidité du terroir de Bordeaux est dans le palais du consommateur. C’est une question d’image », précise-t-il avant d’insister, bien loin des idées reçues, sur le rapport qualité/prix « de dingue » de ces vins.

Terra Hominis, terre des hommes et des vignerons

Reste qu’à une époque où la viticulture traverse une crise majeure, nombre de jeunes vignerons peinent à s’installer. Un problème récurent contre lequel lutte depuis 11 ans, Terra Hominis. Littéralement « Terre des hommes », cette structure spécialisée dans le financement participatif viticole est aujourd’hui forte de 42 projets réalisés, dont cinq dans le bordelais. « L’idée est simple : monter un groupement foncier et le confier en fermage au vigneron. Ce dernier reste gérant du groupement puisqu’il se loue à lui-même », explique Ludovic Aventin. Une opération rendue possible par l’entremise d’investisseurs rémunérés en bouteilles de vins à hauteur de 4,5 % par an et qui deviennent ainsi « ambassadeurs du terroir ». « Le vigneron reste indépendant et a une relation de proximité avec les associés (NDLR : aujourd’hui au nombre de 3200). Ça se développe très facilement car les français aiment le vin et Bordeaux », précise le dirigeant pour qui l’objectif n’est pas simplement de monter un projet. L’exploitant bénéficie aussi d’un accompagnement e communication ainsi que d’une assistance juridique.

Partenariat, esprit d’équipe et transmission

Dernier en date à avoir, dans le bordelais, bénéficié de l’aide de Terra Hominis, Rémi Lamerat est visiblement un homme heureux. Rugbyman professionnel à l’UBB depuis trois ans, le jeune homme a déjà envisagé sa reconversion dans une autre de ses passions : le monde du vin. Titulaire d’un BTS viticulture œnologie obtenu durant sa carrière sportive, il a acquis, il y a peu, le Domaine Grand Jour, situé sur la commune d’Yvrac : 10,5 hectares de vignes en production et un peu de terres nues vouées à être plantées en fonction des besoins.

« Terra Hominis m’a permis d’avoir un accompagnement financier et humain. C’était un vrai soutien », précise le jeune propriétaire qui ambitionne aussi de faire de l’eonotourisme et de remettre au goût du jour des variétés oubliées pour « se challenger en tant que vigneron et proposer quelque chose de différent au consommateur ». Il a déjà amorcé une conversion au bio, avec l’espoir d’être certifié d’ici 3 à 5 ans. Les premières vendanges sont prévues pour cette année et leur commercialisation, pour l’été 2023.

70 projets d’installation

Un projet d’ailleurs rendu possible grâce à l’aide de la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural) qui lui a permis d’acquérir sa propriété. « La SAFER intervient au quotidien sur le marché foncier. Chaque année, elle transmet environ 2500 hectares en Gironde, ce qui représente entre 400 et 500 projets, dont environ 70 projets d’installation. Parmi ses objectifs prioritaires, l’installation des jeunes agriculteurs arrive en première place. Son intérêt ? Mettre du monde sur les territoires et renouveler les générations. La transmission est essentielle. Et pour ce qui est de la viticulture, trouver des financements pour s’installer et être capable de vendre son vin, c’est tout le sens de notre partenariat avec Terra Hominis car elle a ces deux problématiques » précise Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde.

Et pas la peine de lui parler de « Bordeaux bashing » : « On constate une nouvelle génération de vignerons qui arrivent avec des idées différentes et une nouvelle approche la viticulture (reconversion en bio, diversification des productions…) Aujourd’hui, la Gironde est la plus grande surface bio de France et le taux de conversion de ces trois-quatre dernières années, c’est à Bordeaux qu’il est le plus important. On est encore sur une analyse des pratiques d’il y a 10 ou 15 ans, dans la tête du grand public. Les choses ont énormément évolué depuis une dizaine d’années. Et nombre de jeunes font des cuvées qu’on n’a jamais vues à Bordeaux à des prix plus qu’abordables. Évoluons aussi sur cette image-là ».

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