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PUBLIÉ LE 05/05/2023 PAR Corinne MerigaudFermée depuis cinq ans à Saillat-sur-Vienne. Sur la ligne 18 Angoulême-Limoges, la nature a repris ses droits. Et personne, aujourd’hui, ne sait quand les deux villes seront à nouveau reliées par le TER Nouvelle-Aquitaine. « Quand une ligne ferme, elle n’est pas rouverte le lendemain, constate Jacky Emon, conseiller régional délégué aux TER, l’objectif est de rouvrir cette ligne. La Région souhaite qu’au retour des études préliminaires, dans six mois, on s’engage sur une décision pour ouvrir cette ligne. Il y aura des discussions avec les différents partenaires dont la Région, pour connaître le niveau d’engagement financier de chacun et le calendrier des travaux. »
Lancées en 2021, ces études portent sur la régénération totale de la ligne 18, un coût de 2,3 millions d’euros financés à 50 % par la Région. L’élu a cependant annoncé des travaux de régénération entre Aixe-sur-Vienne et Limoges, soit 10 millions d’euros supportés à 53 % par la collectivité régionale « alors que ce n’est pas la compétence de la Région » précise-t-il. Une interruption de la circulation est prévue entre septembre et décembre 2023 avec liaison en bus.
« Des lignes qui appellent au secours »
L’élu régional a donc informé les usagers des travaux, résultats et aménagements d’horaires prévus dans le cadre du 4ème comité de lignes de l’étoile de Limoges aux côtés de représentants de SNCF Voyageurs, SNCF Gares et connexions et SNCF Réseau.
Sur la ligne 24 Poitiers-Limoges, des études avant projet pour régénérer la ligne ont été lancées fin 2021 (8 millions dont 56 % par la région) et une première phase de travaux sera lancée, en septembre 2024, entre Mignaloux et Lussac-les-Châteaux (Vienne). « Le chantier s’étendra sur 2024-2026 avec 56 millions engagés dont 53 % financés par la Région remarque l’élu, le calendrier des travaux n’est pas arrêté pour le reste de la ligne, on le saura dans huit mois. » Les derniers travaux remontent à 2010 mais depuis « c’est devenu techniquement plus pointu qu’à cette époque, avec des obligations à respecter. De plus, les sols ont bougé, il y a deux fois plus de trains qui circulent et surtout, il n’y a plus d’équipes de maintenance. »
Sur la ligne 26 Limoges-Ussel, le système de signalisation est obsolète et doit être remplacé. Les études sont en cours depuis décembre pour déterminer le montant des travaux et le calendrier. « On est sur des lignes qui appellent au secours, si on ne fait pas cela, on ne pourra plus faire circuler de trains. »
Concernant le futur contrat de plan Etat-Région, les négociations sur le volet mobilité devraient commencer prochainement. Même si la Région attend toujours l’invitation de l’État.
+22 % de fréquentation
En termes de fréquentation, même si les « volumes ne sont pas énormes, on traverse des territoires ruraux où les questions de mobilités sont permanentes pour les études, la formation, les trajets domicile travail ou l’accès à l’emploi. » Chaque jour, 200 usagers empruntent la ligne Saillat-Limoges, 635 fréquentent la ligne Poitiers-Limoges et 370 la ligne Limoges-Ussel. Ces comités de lignes permettent de faire remonter les besoins des voyageurs en termes d’horaires et de circulations. A Eymoutiers, il y aura ainsi un train de plus le matin et plusieurs le soir pour les déplacements domicile-travail, de même entre Meymac et Ussel. A Saillat, un train circulera le samedi matin avec un retour plus tardif le dimanche à 20h57.
Quant à la fréquentation globale, elle a progressé de 22 % avec 90 000 voyageurs par jour sur 740 circulations. La démarche Optim’TER, qui vise à améliorer la desserte sur les étoiles de Limoges et Brive-la-Gaillarde et la lisibilité de l’offre, va permettre des gains de circulations avec + 12,9 % annoncés entre Poitiers et Limoges, + 22,5 % entre Limoges et Ussel et +2,3 % entre Saillat et Limoges, où la démarche a déjà été menée.
L’expérimentation de l’arrêt à la demande dans les petites gares corréziennes de Pérols-sur-Vézère, Jassonneix et Montaignac, lancée en décembre 2023, donne satisfaction. Des voyageurs demandent au conducteur pour descendre du train et ceux sur les quais lui font un signe pour monter. « Le service fonctionne bien, il a trouvé son public, commente Thomas Bernède, responsable mobilités Nord Nouvelle-Aquitaine. Le premier effet est sur les habitants, ils ont su qu’il y avait une desserte sur leur commune. » Un service qui devrait logiquement se pérenniser.
Au niveau du matériel, quinze nouvelles rames émettant moins de gaz à effet de serre et de particules fines seront acquises et livrées en 2025-2026, un investissement de 160,3 millions. Enfin, des travaux seront réalisés, cet été, à la gare d’Ussel pour la mise en accessibilité des quais, un coût de 1,5 million d’euros dont 50 % financés par la Région.
