TER : Des travaux d’ici 2027 pour réouvrir Limoges-Angoulême


Sur la ligne ferroviaire Limoges-Angoulême, interrompue à Saillat-sur-Vienne, des travaux de régénération de la voie devraient démarrer au plus tard en 2027. Une première enveloppe de 34 millions a été actée.

Région Nouvelle-Aquitaine

Les travaux de mise en accessibilité et d'aménagement ont été réalisés en 2023 comme ici à la gare du Dorat.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/06/2024 PAR Corinne Merigaud

Le conseiller régional délégué aux TER a tenu à enfoncer le clou. « Le poids politique a été déterminant, on a remporté une victoire face à l’Etat, il n’était pas question de céder » déclarait Jacky Emon juste avant la 11ème réunion de concertation. Elle a réuni, le 18 juin à Limoges, des usagers, élus, associations, cheminots et responsables de SNCF Voyageurs et SNCF Réseau.

Depuis mars 2018, la liaison par rail entre Limoges et Angoulême est interrompue à hauteur de Saillat-sur-Vienne. La nature a repris ses droits sur cette ligne laissée à l’abandon et envahie par la végétation. L’enjeu était donc de taille pour inscrire la ligne 18 dans le CPER 2023-2027 afin de réaliser des études et les premiers travaux en vue de sa réouverture. « Le début des travaux est acté avant la fin du CPER en 2027 avec 34 millions d’euros » se félicite-t-il, ne cachant pas que ce fut un bras de fer. « Sans la Région et la volonté d’Alain Rousset, il n’y avait rien qui figurait dans ce contrat de plan » martèle l’élu.

« Plus de 200 millions d’euros » pour rouvrir la ligne

Les études préliminaires ont été menées et les résultats seront restitués cet été, ce qui donnera « une photographie de l’ensemble de la ligne, de son état et de ce que ça appelle comme travaux. » Le montant à engager reste de fait une hypothèse ; « plus de 200 millions d’euros avance l’élu, le Département de la Charente, celui de la Haute-Vienne, la Communauté d’agglomération d’Angoulême et la Communauté urbaine de Limoges sont solidaires et prêts à participer au financement de l’opération de régénération de la ligne ».

Quant à Angoulim, le comité d’usagers de la ligne, il va veiller au respect du calendrier annoncé. « On veut voir le résultat des études préliminaires et on veut un comité de suivi auquel on sera intégré ainsi que les élus qui vont financer, car il n’y a pas que la Région et l’État assure son président Bernard Peuch. On est déterminé à faire en sorte que notre voix soit entendue. On a prévu des actions dans quelques semaines pour que ça continue à bouger sur cette ligne. On veut avoir des garanties sur le fait que les études démarrent et que les travaux s’enchaînent. »

Jacky Emon conseiller régional délégué aux TER assure que les travaux sur la ligne Limoges-Angoulême, fermée depuis plus de six ans, démarreront avant la fin du CPER donc d’ici 2027.

La Région a engagé, en 2023, 10 millions d’euros de travaux sur cette ligne pour remettre à neuf la voie au niveau d’Aixe-sur-Vienne, travaux qu’elle a financés à 53 %. Des ouvrages d’art ont été régénérés et des talus confortés pour maintenir la performance de la ligne.

70 millions de travaux sur Poitiers Le Dorat

Sur la ligne Limoges-Poitiers, des travaux de régénération sont aussi programmés sur la partie nord et démarreront le 2 décembre 2024 nécessitant l’arrêt des circulations entre Poitiers et Le Dorat jusqu’en septembre 2025. « C’est le plus gros chantier avec 70 millions d’euros pour cette première phase financée à 52 % par la Région avec régénération des voies, reprise d’ouvrages et de talus. » Un service de substitution sera mis en place par la route « après concertation avec les usagers notamment les lycées » précise l’élu. La desserte ferroviaire sera toutefois assurée entre Le Dorat et Limoges. La seconde partie des travaux entre ces deux villes est inscrite au CPER et programmée dans un second temps mais avant 2028.

Concernant le matériel qui roule sur Poitiers-Limoges « le plus ancien » d’après Jacky Emon, « la maintenance est suivie mais nous n’avons pas de marge au niveau du matériel à disposition d’où parfois, de grosses pannes compte tenu de l’ancienneté. » La Région a débloqué 200 millions d’euros pour commander 18 rames TER qui seront « livrées en 2026, si tout va bien, pour les remplacer, avec 12 qui iront sur l’ensemble de la région et 6 sur la Gironde. »

Sur la ligne Limoges-Ussel dont la voie est en bon état, le système de signalisation « unique en France », va fonctionner jusqu’en 2028. Son remplacement est cependant acté pour 20 millions d’euros dans ce CPER et le suivant, mais 14 millions seront engagés pour les travaux d’ici fin 2026 ou début 2027 sans incidence pour les usagers.

La gare de Limoges-Bénédictins bénéficiera de travaux en 2025 et 2026 avec 18,3 millions d’euros pour rehausser cinq quais, mettre en conformité l’éclairage et la signalétique et rénover les abris. La mise en accessibilité des gares de Poitiers et d’Ussel a été réalisée l’an denier. Au total, la Région a engagé, l’an dernier, 55 millions d’euros pour des travaux sur les infrastructures et dans les gares.

Des circulations en plus

Concernant la fréquentation des TER en Nouvelle-Aquitaine, la hausse a atteint 23 % entre 2019 et 2023. La ligne Limoges-Poitiers a progressé de 6,2 % entre 2022 et 2023 avec 606 usagers par jour soit 32 par train. En revanche, elle a baissé entre Limoges et Angoulême en raison des fermetures temporaires liées aux travaux. Quant aux fréquences, deux circulations par jour ont été ajoutées sur la ligne Limoges/Ussel, le matin en semaine aux heures de pointe entre Limoges et Eymoutiers et deux le samedi en fin d’après-midi.

Entre Limoges et Angoulême, les améliorations apportées au service en 2024 sont reconduites avec la création, en plus, d’une circulation le week-end pour arriver à Limoges plus tôt (8h30) et en partir plus tard (20h10). Entre Limoges et Poitiers, il y aura deux allers-retours par jour de plus entre Poitiers et Montmorillon en semaine et quatre le vendredi.
Enfin, l’élu s’est inquiété du futur financement des infrastructures ferroviaires suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. « La question du financement ne va pas revenir de si tôt sur la table estime Jacky Emon, le débat sur le contrat de performance aura lieu avec la nouvelle Assemblée qui déterminera les moyens pour subvenir au financement du réseau ferroviaire. »   

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