TBM: les usagers exigent plus de contrôles


Solène Méric

De TBC à TBM: du neuf pour la rentrée

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/05/2017 PAR Solène MÉRIC

Les usagers de TBM sont disciplinés avec un sens du service public pour le moins aiguisé. C’est en tout cas ce qu’il ressort de la réunion publique organisée avec les responsables des transports en commun de la métropole, mercredi dernier à Talence. Après une heure d’exposé par Christophe Duprat, Vice-président de Bordeaux Métropole en charge du transport, et Hervé Lefèvre, Directeur de Kéolis Bordeaux, sur le bilan 2016 de TBM (« une année record »), les usagers présents dans la salle, ont a leur tour saisi le micro. Près d’une heure trente pour interpeller les deux hommes, les questionner, émettre des critiques sur le service, mais aussi parfois en reconnaître les améliorations, voire établir des suggestions.

« Il y a ceux qui fraudent et ceux qui ne valident pas »

Sur les critiques, à l’image des 6000 réclamations par an que reçoit TBM, sont revenus sans grande surprise pour les équipes, la question de la régularité de certaines lignes, des insatisfactions sur les fréquences des passages des bus au niveau, notamment, des zones d’activités, des mécontentements sur une liane 10 trouvant sur sa route « beaucoup trop » de ralentisseurs ou dos d’ânes peu agréable au confort des passagers, ou encore quelques réflexions sur l’absence de bus électriques… Mais, là encore à l’image du taux de satisfaction des clients (dont 91,5% sont « satisfait » à « très satisfait ») affiché par les responsables, l’ambiance générale, à quelques rares exceptions, était plutôt à la bienveillance. A tel point que ce qui a le plus retenu l’attention de la petite cinquantaine de participants, c’est le sujet de la fraude à leur goût trop importante, et l’obsolescence de plus en plus visible des composteurs de titres de voyages, qui a fait le grand désarrois de nombre d’interventions de la salle, de même que selon eux le manque de contrôle des tickets. Une sorte de syndrome de Stockholm du transport en commun, aurait pu pensé les observateurs les plus ironiques…

Un double sujet lancé par les deux responsables, qui au titre du bilan 2016 ont bien du admettre un taux de fraude supérieur à celui de l’année passée, après plusieurs années pourtant d’un mouvement à la baisse. A l’automne 2016, « le taux de fraude était de 11,5%, là où en 2015, elle était à 10,1%. Une fraude qui se répartie à 9,3% dans le bus et à 12,6% dans le tram, avec dans 80% des cas, l’absence de titre », commente Hervé Lefèvre. Une fraude en hausse d’autant plus gênante pour Kéolis, que l’objectif fixé par la Métropole pour 2016 était de 9% afin d’attendre le plancher de 7% de fraude en 2020. Un taux d’un peu plus de 11% qui a laissé circonspect un certain nombre d’usagers persuadés pour leur part d’en constater beaucoup plus, « jusqu’à 6 passagers sur 10 » affirme agacé un participant. Mais tient à préciser, Christophe Duprat : «  il y a ceux qui fraude, et ceux qui ne valident pas, dans ceux -là un très grand nombre possède une carte d’abonnement, donc paie le service ». Si c’est avec un certain soulagement que les présents ont appris la mise en place de la loi Savary sur le réseau TBC renforçant notamment le prix des amendes, il a tout de même fallu à l’élu, batailler ferme pour convaincre l’auditoire qu’il y avait bien une centaine d’agents dédié au contrôle sur le réseau et que pour des questions d’équilibre économique et de charges salariales, il n’était pas question pour l’heure de faire de nouveau recrutement en la matière. Affirmation à face à laquelle on a bien pu lire dans l’expression de certains une vague déception, quand ce n’était pas une franche désapprobation.

La campagne de communication TBM contre le fraude avril 2017

Les inconditionnels du contrôle et les anxieux de l’amende

Mais au côté des inconditionnels du contrôle, il y avait aussi les anxieux de l’amende, dans les cas, de plus en plus fréquents, pour ne pas dire très réguliers, de l’impossibilité de valider son ticket, face à un composteur capricieux. « Pour les tickartes, si le vieux valideur jaune ne fonctionne pas, faut il que j’essaie tous les valideurs du tram, quelque soit le monde qui l’occupe, pour ne pas risquer une amende? ». A cette question que les habitués du tram, on de plus en plus fréquemment l’occasion de se poser, la réponse du directeur de Kéolis est « Oui, sinon vous encourrez une amende ». Mais face à l’inquiétude palpable de la dame qui l’interroge, il finit par tempérer sa réponse : « mais vous savez les contrôleurs savent s’adapter en fonction de la situation, du monde dans le tram et de la bonne fois des personnes… ». Mais qu’on ne comprenne pas là un encouragement à la désinvoluture des voyageurs.
Des problèmes de billettique, qui cause donc beaucoup de souci à TBC et à ses usagers, qui devraient être résolus « si tout va bien » à la rentrée 2017-2018, avec l’arrivée des nouvelles cartes et tickartes sans contact. Courant 2018, il devrait même être possible de payer par carte bleue sans contact et téléphone portable, précise Christophe Duprat. Dans la salle, on sent l’auditoire impressionné. De quoi aussi rassurer tout le monde sur les facilités de paiement de son titre de transport. Tout le monde sauf les fraudeurs…. mais visiblement ils n’étaient pas là mercredi.

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1 Commentaire

Un commentaire

  • DAUCHY, le 6/10/2023 à 20h48

    J’ai attendu le bus 35 à l’arrêt Carles Vernet direction Cité SNCF, vers 20h15, le 06/10/2023. Il n’est pas passé. TBM ne respecte pas ses horaires. j’ai 65 ans, mal-voyant, et j’envisage donc de quitter Bordeaux.


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