Politique et culture en duel à Cap Sciences


théâtre de la rencontre

Politique et culture en duel à Cap Sciences

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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 05/03/2017 PAR Romain Béteille

Savez-vous ce qu’est la culture populaire ? On connaît déjà votre réponse : « c’est vague ! ». Cap Sciences vous aidera peut-être à y voir un peu plus clair. Les jeudi 30, vendredi 31 mars et samedi 1er avril, le collectif Théâtre de la Rencontre y organise la seconde édition des « Rencontres pour une culture populaire », ayant cette année pour thème, à moins d’un mois des présidentielles, l’art et la politique. Un choix évidemment délibéré comme le confirme Damien Thomas, directeur artistique et créateur de l’évènement. « Cette manifestation a été créée en écho aux attentats de 2015. C’est toujours d’actualité puisqu’à l’échéance des présidentielles, cela sert aussi à alerter sur le manque de débats concernant l’art et la culture dans cette campagne », a souligné ce dernier. 

Mais que nous réserve donc le programme de ces trois journées ? Autant de débats que de jours ouvrables. Le premier jour posera la question de savoir si « la culture (est) la dernière ligne de défense de la démocratie » (de 18h30 à 21h). Le lendemain, on lui demandera si elle est un engagement politique. Enfin, le 1er avril, on y débattra sur les artistes (entre 11h et 13h) : sont-ils « la voix de l’espérance du peuple » ? Les invités participant à ces réflexions seront nombreux et triés sur le volet. Claude Poinas (directeur adjoint du TnBA), la surprenante Gisèle Koç, la vice-présidente de la région Nouvelle Aquitaine Nathalie Lanzi, Vincent Feltesse, Christian Jacquot (Machine à Lire) ou encore Jean-Marie Hordé (directeur du Théâtre de la Bastille) sont notamment inscrits sur la liste. Si des questions à leur poser vous viennent déjà en tête, dépêchez vous, la jauge de public est limitée (200 personnes maximum par soirée) et la réservation conseillée (au 06 67 94 12 58 ou auprès de theatredelarencontre@yahoo.fr). 

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Start-up à succès: Nethis voit à travers la matière


RB
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Temps de lecture 8 min

Publication PUBLIÉ LE 05/03/2017 PAR Romain Béteille

Voir à travers la matière. C’est le slogan phare de la société Nethis, l’une des lauréates de la première promotion bordelaise du Village du Crédit Agricole. C’est aussi l’une des sociétés les plus avancées en terme économique, puisqu’elle vend déjà ses produits, principalement à l’export. Derrière cette idée, il y a un secteur bien particulier : la métrologie optique et le contrôle non destructif. Installé au coeur de la pépinière d’entreprises Bordeaux Technowest depuis le mois d’avril 2013, Nethis est avant tout le fruit de la formation de son dirigeant Jean-Pascal Caumes, un réunionnais à la formation universitaire qui ne se destinait pas forcément à devenir un entrepreneur. Il nous reçoit dans ses bureaux, où les grandes baies vitrées donnent sur le tarmac de l’aéroport de Bordeaux Mérignac, détail qui a son importance lorsqu’on cherche à savoir exactement ce que fait la société. 

Des débuts universitaires

Avant de s’intéresser à la technologie en elle-même, il faut donc retracer le parcours en esquisse de celui qui est derrière. Jean-Pascal Caumes avoue être un  « pur produit de l’université bordelaise, je suis même plutôt universitaire qu’ingénieur. J’ai plutôt travaillé dans des laboratoires universitaires ici à Bordeaux (Laboratoire Ondes et Matières d’Aquitaine et Institut de Mécanique et d’Ingénierie de Bordeaux, principalement) ». Arrivé en métropole au début des années 90, il est ce qu’on appelle vulgairement un « produit du terroir », ce qu’il explique aisément. « A cette époque, les filières des universités étaient pleines, donc il fallait au moins avoir fait une année de lycée dans la région pour pouvoir incorporer l’université ». Après une thèse en physique des lasers, deux ans de post-doc en Italie au laboratoire polytechnique de Milan et trois ans supplémentaires au Commissariat à l’Énergie Atomique en région parisienne, Jean-Pascal trouve très tôt de l’intérêt « pour la physique en général et la photonique en particulier. Mon ambition, c’était d’intégrer la recherche publique assez rapidement. J’ai par la suite fait la rencontre d’un certain nombre de personnes, notamment des chercheurs en optique qui ont fait pencher la balance vers cette spécialisation ». 

Transfert de technologies

Une formation scientifique pointue, donc, mais aussi un goût progressif vers l’entreprenariat. « Ça s’est fait principalement à travers le centre de ressources technologiques Alphanov. Après tous ces post-doc dans la recherche, j’ai fait un choix en me disant que je devais arrêter de passer des concours de maître de conférence ou de chargé de recherche. Comme je n’avais qu’un background scientifique, il fallait que je m’approche un peu du monde industriel. Alphanov (pôle de la Route des lasers) était vraiment une parfaite interface entre le monde industriel et l’académique. C’était une étape très importante pour pouvoir mieux appréhender le monde de l’innovation », commente-t-il.

Ce cocktail entre académique et économique forme le profil de ce qui deviendra, quatre ou cinq ans après son passage à Alphanov, la société Nethis telle qu’elle est aujourd’hui. La naissance de la technologie qu’utilise la société part, elle, d’un projet collaboratif un peu fou avec la société I2S de Pessac dont le directeur, Jean-Louis Blouin, était aussi à l’époque le président d’Alphanov. « Il avait le rêve de pouvoir lire à travers les livres et de pouvoir numériser des livres anciens sans les ouvrir pour ne pas les abîmer ni les détruire. C’est dans le cadre de ce projet là que les technologies que l’on exploite aujourd’hui ont été développées. Au-delà de ce projet de conservation, qui n’a pour l’instant pas abouti, Alphanov a tout de suite perçu dans ces technologies le potentiel civil sur le contrôle non destructif et la métrologie ». 

Une application simple

Voici venu le temps d’expliquer exactement ce que fait Nethis aujourd’hui. Les premiers brevets ont été déposés dès 2009 et la société créée juridiquement en 2013. Elle est la rencontre entre deux communautés scientifiques : des opticiens/photoniciens et des thermiciens. « Ce sont des communautés qui sont très proches physiquement mais qui ne communiquent pas beaucoup », commente Jean-Pascal Caumes. Mais alors, Nethis, qu’est ce que c’est et à qui ça s’adresse ? Pour la première question, il est plus facile de répondre en synthèse. « Quand on regarde une caméra thermique, on peut inspecter la température à la surface des éléments. Nethis a inventé une technologie basée sur la thermoconversion et qui va permettre avec une simple caméra thermique de pouvoir voir à travers la matière. Notre métier, c’est simplement de transformer une caméra thermique qui voit à la surface des choses en une caméra qui voit à l’intérieur, sans problèmes de règlementation et de manière portable ». Voilà qui est dit. Son produit phare, une caméra qui coûte, à l’achat, 20 000 euros, est principalement réservé à « des clients universitaires, des laboratoires, des centres privés, un monde que je connais bien. Ça nous sert d’activité commerciale, de socle pour ensuite développer des projets collaboratifs pour des marchés plus importants  comme l’aéronoautique, l’éolien ou le bâtiment notamment ». 

Imaginez un instant : un drôle survole une turbine éolienne équipé d’une caméra Nethis. Sans entrer à l’intérieur, elle peut analyser différent paramètres physiques à l’intérieur ou à l’arrière d’un matériau isolant. Un contrôle quasi instantané pour découvrir si un bâtiment contient ou non de la laine de verre. Un scanner mis en place directement sur les chaînes de production des avions de ligne. Évidemment, les intérêts se sont très vites portés sur la jeune société, qui fabrique et vend aujourd’hui une quinzaine de ces caméras par an et l’a fait de manière très rapide, entre 2009 et 2013. Avec un objectif tout trouvé et évident car utilisant les matériaux composites et étant l’un des fleurons régionaux : l’aéronautique.

Mais la confrontation à ce marché pour cette start-up composée de cinq collaborateurs, n’a pas été si évidente. « Dans le modèle initial de Nethis, c’est le marché le plus porteur pour nos applications. Cela dit, c’est un marché qui est quand même plus compliqué à pénétrer. Ce qui motive l’utilisation du contrôle non destructif, c’est plutôt la sécurité des structures, ça demande donc énormément de certifications et de recherche, ce qui fait qu’on a besoin aussi des grosses sociétés pour définir précisément le cahier des charges. C’est la raison pour laquelle on est situé ici sur Bordeaux Technowest, qui est au centre du monde aéronautique dans la région, plutôt que sur la cité de la photonique qui est notre coeur technologique ». Les grosses entreprises travaillant dans le domaine de l’énergie et donc des éoliennes y ont aussi trouvé un intérêt et se sont révélées, tout comme le secteur du bâtiment, des domaines plus faciles à toucher, « en attendant que des marchés comme l’aéronautique ou la sécurité civile et militaire se développent », précise Jean-Pascal Caumes.

Un développement international 

Avec des partenariats comme Bouygues, ERDF ou Engie, Nethis multiplie les projets. Et ne lui dites pas qu’elle est l’entreprise d’un seul produit : aujourd’hui, elle présente d’avantage une véritable gamme aux investisseurs, plus que sa caméra, devenu son produit phare. « Une de nos valeurs essentielles, c’est la flexibilité technologique. On a créé une caméra qui permet de mesurer de la lumière sur l’ensemble du spectre électromagnétique. En d’autres mots, on a la possibilité d’adapter notre caméra de manière à toujours trouver des applications dans lesquelles on va pouvoir traverser la matière. C’est vraiment différenciant par rapport à nos concurrents ». Le tout est « made in France », assure Jean-Pascal Caumes, l’assemblage des caméras est même made in Talence. Ce qui ne veut pas dire que cette technologie régionale est adepte de chauvinisme, bien au contraire.

« Quand on a créé le business plan, on s’est dit qu’on allait déjà vendre quelques caméras en région, ensuite au niveau national, européen et mondial. Pour nous, il s’est passé exactement le contraire. Nos premiers clients venaient du Japon, c’était principalement des laboratoires qui étaient dans notre réseau professionnel. La première année, on était à 90% de chiffre d’affaire à l’export, aujourd’hui on se stabilise à peu près à 70/80% entre des pays comme la Chine, le Japon, l’Inde et les pays de l’Est de l’Europe. On ne l’a pas anticipé, mais on sait pourquoi. On a participé à beaucoup de salons internationaux dès le départ, sans compter que ces pays sont aujourd’hui les plus grands fabricants de sources lasers et que leurs laboratoires sont extrêmement bien équipés. Par contre, ces labos font face à un problème de trésorerie dès qu’il s’agit d’investir dans ces technologies, les process sont assez longs, on a donc un peu de mal à développer la vente de produit en Europe. C’est pour ça qu’on a développé des offres de services pour le marché domestique, c’est à dire de la location de nos systèmes ». Prix affiché : entre 5 et 10% du prix du produit à la vente. 

De nouvelles perspectives

Nethis est donc un rouage indentifié de l’écosystème régional. Preuve supplémentaire, son dirigeant nous affirme attendre actuellement la réponse à un projet inter-régional entre Occitanie et Nouvelle Aquitaine sur trois ans autour de notre technologie, afin de fabriquer un premier prototype d’inspection et de contrôle pour le domaine aéronautique ». L’entreprise, démarrée avec 30 000 euros de fonds propres, a réalisé un chiffre d’affaires de 600 000 euros en 2015 et poursuit toujours des projets collaboratifs (comme vous le constaterez en visionnant la vidéo). Ayant bénéficié d’une première levée de fonds de 150 000 euros auprès du fond d’investissement de Bordeaux Technowest, elle compte en ouvrir une deuxième dans le courant de l’année pour poursuivre son développement.

« Nous avons deux axes de développement aujourd’hui sur la partie recherche. Le premier, c’est la miniaturisation des systèmes, on essaie d’en diminuer le poids. Aujourd’hui, cette caméra fait environ 1,5 kilos, on essaie de descendre à moins de 500 grammes actuellement. On développe également avec la société Geosat (spécialiste de la numérisation de bâtiments par scanner 3D) des solutions pour rajouter une quatrième dimension à notre système : la profondeur et la densité du matériau. C’est une collaboration sur laquelle on est en phase de commercialisation ». Cette entrée au coeur de Bordeaux pourrait, pour la société, ouvrir de nouvelles perspectives, plus économiques que technologiques, cette fois. « On veut sortir un peu du monde des laboratoires et passer dans le monde industriel. Cette implémentation au Village nous offre cette opportunité. On pense qu’on est assez mûrs pour y rentrer et répondre à cette demande ». Mobile, flexible et adaptable, voilà une technologie en accord avec la philosophie de l’entreprise qui la porte. Traquer les défauts au coeur même de la matière vaut au moins ce duo là. 

 

Jean-Pascal Caumes from Aquipresse on Vimeo.

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