Le Comité Départemental de Sport Adapté de la Gironde (CDSA 33) compte aujourd’hui presque 1 750 licenciés, 20 disciplines et environ 160 bénévoles. « Pour faire court, on prend en charge tous les handicaps qui prennent forme dans la tête » explique Adrien Mallet, chargé de communication au CDSA 33. Toutes les personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme, mentaux ou psychiques peuvent trouver leur sport et une place au sein de l’association. Afin de sensibiliser un nouveau public et de potentiellement ouvrir la voix sportive à des personnes en situation d’handicap invisible, le comité a mis en place, il y a environ 15 ans, les journées Beaux Défis. Cette année, 130 sportifs se sont déjà inscrits à cette journée multisports, organisée à Mérignac, au Décathlon Village, le 14 mai.
Au cours de ces journées, les sportifs peuvent tester une ribambelle de sports, allant du skate jusqu’à la boxe en passant par le cirque ou encore le mini golf. Un système de rotation est mis en place le matin, afin que les inscrits puissent toucher à tout et découvrir de nombreux sports. L’après-midi, quant à elle, est libre, pour que chacun puisse passer plus de temps à pratiquer sa discipline préférée.
L’idée, c’est de leur permettre de jouer. Peu importe leurs facilités ou leurs difficultés
A ne pas confondre avec le handisport, qui lui est adapté aux personnes qui ont des handicaps ayant des conséquences d’ordre physique, le sport adapté se concentre sur les besoins de personnes atteintes de troubles mentaux, psychiques. D’après Olivier Grin, président du Comité de Sport Adapté de Gironde, « l’accompagnement et les adaptations sont principalement liés aux capacités de compréhension et de perception des sportifs. Dans ces classifications là, il y a des niveaux de capacité. » Les sportifs sont donc répartis en trois niveaux de capacités, basés sur leur stratégie, leur autonomie et leur compréhension. Adrien Mallet souligne que « l’idée, c’est de leur permettre de jouer. Peu importe leurs facilités ou leurs difficultés. »
Les deux hommes évoquent également l’ambiance qui règne dans le milieu du sport adapté. D’après Adrien Mallet « il y a un fair-play qu’on retrouve parfois moins dans le sport ordinaire. Il y a moins cet aspect de compétition entre les joueurs, on n’est jamais témoins de violences par exemple, ni physiques ni verbales. »
Olivier Grin souligne les moyens déployés au sein du comité, « contrairement au handisport, où il y a besoin de beaucoup de moyens matériels, nous avons juste besoin de moyens humains. Aujourd’hui, ici, on a les capacités pour que nos sportifs se sentent au mieux, le plus à l’aise lors des compétitions. Il y a une notion de sécurité. » Adrien Mallet rajoute également « on a un vrai savoir-faire. Aujourd’hui, le sport peut être un vrai vecteur d’une évolution chez nos sportifs au niveau personnel. »
Seulement quatre sportifs en situation d’handicap invisible aux Jeux Paralympiques
Les deux hommes sont attachés au comité, ils sont fiers des licenciés et du travail fourni par l’association. Cependant, le président et le chargé de communication ne peuvent s’empêcher de regretter la représentation des sportifs en situation d’handicap invisible, qu’ils considèrent « largement sous-dimensionnée ». Pour Olivier Grin, « la représentativité des personnes en situation d’handicap invisible reste minime, au niveau national comme international. » Adrien Mallet évoque également les Jeux Paralympiques : « On ne peut pas se satisfaire de seulement quatre sportifs aux Jeux. Quand on ramène ce chiffre au nombre de licenciés, il y a une grande marge de progression. »
En effet, lors des Jeux Paralympiques, les athlètes en situation de troubles du spectre de l’autisme, mentaux ou psychiques, n’ont pas accès à toutes les disciplines. Ils ne peuvent demander à participer qu’aux épreuves de natation, tennis de table, et quelques spécialités d’athlétisme, comme le sprint ou le lancer du poids. « C’est vraiment regrettable, lâche Adrien Mallet. Par exemple, j’aimerais que nos équipes de basket ou de foot soient représentées aux JO, mais c’est impossible. » L’homme précise dans le même souffle que « vouloir plus de place pour nos sportifs, ça ne signifie bien évidemment pas souhaiter en enlever aux personnes à handicaps moteurs. » Rien de plus que le sport pour tous.