Ski : Peyragudes gère sa neige par satellite


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Ski : Peyragudes gère sa neige par satellite

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/01/2017 PAR Jean-Jacques Nicomette

Dans les Hautes-Pyrénées, la vallée du Louron vit et respire chaque hiver par le ski. Elle a aussi de la chance. Aménagée à cheval sur deux versants de montagne, Peyragudes – qui est l’une de ses deux stations avec Val Louron-  bénéfice d’une orientation est-ouest. Ce qui permet aux vacanciers qu’elle accueille de descendre les pistes au soleil, quelle que soit l’heure de la journée.

Débrayables, balnéo et familles

On n’y rencontre pas que des Bigourdans et des Toulousains. « 80% de la clientèle provient de l’arc atlantique, dont 23% d’Aquitaine » précise Laurent Garcia, le directeur général de la société d’économie mixte chargée d’aménager le domaine. Avant de brosser en quelques mots le portrait-robot du site : « modernité, séjour au pied des pistes et garantie neige ».

De multiples aménagements ont été nécessaires pour parvenir à engranger ici près de 380 000 journées ski par saison. Qu’il s’agisse par exemple de télésièges débrayables « ultrarapides », comme des services et équipements destinés aux enfants (dont une ludothèque) sur une station bénéficiant désormais du label « Famille Plus ». Sans oublier les bassins et espaces thermo-ludiques de Balnéa aménagés dans l’une de ses résidences.

Le cadeau de Noël

Laurent Garcia devant un écran d'ordinateur indiquant les hauteurs de neige au centimètre près

Cela dit, outre l’atmosphère quelque peu  alpine que lui confère parfois son architecture, Peyragudes, c’est d’abord la neige. Donc, un casse-tête renouvelé régulièrement sur un massif où, n’en déplaise aux sceptiques, le réchauffement climatique fait de plus en plus sentir ses effets. La station a décidé de le résoudre à sa manière.

« Dans les années difficiles, les gens qui viennent ici sont surpris, voire impressionnés, par notre offre de ski, quelles que soient les conditions climatiques. C’est ainsi, que pour la dernière période de Noël, 22 de nos pistes ont été ouvertes ».

Ce« cadeau » doit beaucoup à l’important réseau de neige de culture équipé sur une partie des quelque 60 kilomètres de pistes que possède le domaine. Il vient d’être renforcé par une nouvelle génération d’enneigeurs, capables de produire plus lorsqu’il fait moins froid. C’est-à-dire près de 0 degré.

Snowsat : des infos venues du ciel

« Nous souhaitions améliorer le dispositif » poursuit Laurent Garcia. C’est la raison pour laquelle la station  s’est intéressée au système Snowsat. Ce logiciel mis au point par la société allemande Kassbohrer permet de mesurer en temps réel l’épaisseur de neige qui se trouve entre le sol et les huit dameuses utilisées sur les pentes.

 Cela, en faisant appel à des signaux satellites transmis par GPS, Glonass et Galileo sur l’écran que le conducteur de chaque machine a sous les yeux. La précision inclut bien sûr la localisation exacte de l’engin. Elle est de quelques centimètres. On n’arrête pas le progrès.

Avantage du procédé : « il nous aide à intervenir là où on en a réellement besoin. Auparavant, c’est l’expérience des dameurs qui jouait. Avec ce système, ces derniers se sont rendu compte que, pour aménager les pistes, ils disposaient par endroits de réserves de neige dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Le dameur sait ainsi avec précision où la tirer pour l’étaler ». 

Quatre métiers travaillent ici de concert, explique Laurent Garcia. «  Le dameur à bord de son engin. Le nivoculteur qui sait où produire la neige nécessaire. Le pisteur qui décide de ce que l’on peut proposer comme descentes aux skieurs et quelles largeurs elles auront. Enfin, le garage qui sait ce que font les machines et comment elles travaillent ».

 Moins d’énergie, plus de ski

Snowsat s’avère également précieux pour éviter les gaspillages dans la production de neige de culture. « Entre le prix du pompage de l’eau et l’énergie que cela demande, un mètre cube de neige de culture vaut environ 1 euro. Sans parler du coût lié à la main d’œuvre. Or, au cours d’une saison moyenne, nous consommons entre 275 000 et 290 000 mètres cubes d’eau. Avec ce nouveau système, nous devrions nous limiter à 250 000 ».

D’une manière générale, Peyragudes estime ainsi pouvoir économiser 15% de l’énergie qu’elle consomme habituellement pour aménager son domaine. Un bonus pour une station qui affirme se montrer soucieuse de son environnement et dispose déjà de plusieurs certifications. En particulier la norme ISO 50001 qui qualifie la maîtrise de l’énergie tant en ce qui concerne l’eau, l’électricité que le gasoil.

« On a beaucoup de retours positifs de nos équipes  » remarque le directeur.  » Des clients ont aussi exprimé leur satisfaction. Ils avaient constaté qu’on élargissait les pistes alors qu’il ne neigeait pas ».

Le site de la station : http://www.n-py.com/fr/peyragudes


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