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PUBLIÉ LE 12/05/2023 PAR Clémence DeguyUne association de « potes » qui est devenue une association pour « montrer que les mal-voyants peuvent surfer même si ce n’est pas du tout un sport adapté à eux ». Claudy Robin, Président de l’association See Surf a débuté son aventure en 2012. « Au départ c’était une association entre potes pour partir à Hawaï pour rencontrer un surfeur aveugle qui fait des championnats avec les voyants », raconte Bernard Castel, trésorier de See Surf. Devenue association pour les déficients visuels, inclusion, accompagnement et partage sont les maîtres mots.
L’histoire de Claudy Robin, Président de l’association See Surf
Claudy Robin est atteint d’une maladie génétique de la rétine depuis l’âge de 9 ans. Fan de sports de glisse, ses amis l’accompagnaient dans l’eau pour qu’il surfe. Fin 2012, il décide de créer See Surf, pour promouvoir la pratique du handi surf et partager son expérience avec les personnes mal et non-voyantes.
L’association organise cette année, une dizaine de journées d’initiation, de formation et une journée à Lacanau Pro. « C’est une journée démonstration », explique le trésorier. « C’est pour sensibiliser le grand public », ajoute Julien, see surfer (nom donné aux surfers déficients visuels) depuis 2019. Des lunettes occultantes sont prêtées au public et aux professionnels pour qu’ils se mettent en condition de « see surfer ».
Un accompagnement simple et sécurisant
Des techniques « simples » permettent d’accompagner les déficients visuels sur l’eau. « On met en confiance pour instaurer un climat à la cool », explique Raphaël Joineau, bénévole depuis 2017. « L’idée est de communiquer le plus possible. On se prépare sur le sable et on met un repère sur la planche avec de la wax pour qu’il positionne ses mains et ses pieds, poursuit le bénévole. Puis on va d’abord dans l’eau sans planche pour que le see surfer se familiarise et qu’on puisse repérer ses sensations ». Trois bénévoles accompagnent les see surfers. « Le lanceur guette la vague, fait un compte à rebours et lâche la personne », détaille Bernard Castel. Le deuxième bénévole est à mi-chemin et aide le see surfer en cas de chute. « Certains ne voient rien, ils ne savent même pas où se trouve la surface. Il faut être au plus prêt du surfeur », poursuit le trésorier. Le receveur aide le see surfer à revenir sur le sable.
« Les bénévoles sont des personnes lambda, surfeurs ou non, indique Bernard Castel. Dans les groupes de 3, on essaie d’équilibrer. On essaie de mettre un surfeur, un bénévole aguerri et un néophyte ». Raphaël Joineau précise que d’avoir « un certain goût pour le surf est une vraie base. Plus on est surfer mieux c’est, mais ce n’est pas un frein ». Le bénévole partage le surf qui « créée du lien » et il « prend du recul. On apprend sur le handicap ».
Stéphane Gelisse Les bénévoles et les see surfer lors de la dernière journée d’initiation.
« Je n’ai pas de notion de peur ou de danger. J’y vais les yeux fermés », explique Julien. Atteint d’une maladie génétique, le trentenaire a fait environ 5 ou 6 sessions avec See Surf. « J’attends toujours d’être avec l’association pour surfer, c’est assez compliqué par soi-même et ça peut être dangereux. Je n’ai aucun repère visuel sur la plage », poursuit-il. Jeune, il aimait aller à l’océan et était « frustré » de ne pas pouvoir essayer le surf. Ce sport lui apporte une « sensation d’équilibre ressourçante, apaisante et agréable ».
