SDF : le Samu Social veille été comme hiver sur les sans-abris bordelais


Gelinh

SDF : le Samu Social veille été comme hiver sur les sans-abris bordelais

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 18/12/2008 PAR Joël AUBERT


Ils sont 3500 sans-abris sur Bordeaux issus à 95% de milieux sociaux défavorisés. Des personnes qui ont presque toutes connu des parcours chaotiques avant de se retrouver à la rue. « Une trentaine d’entre eux sont gravement menacés par le froid. Il s’agit de personnes très alcoolisées, désocialisées, aux pathologies mentales accrues et qui refusent le moindre soin. Ceux-là, oui, sont directement menacés par l’hiver », précise le Docteur Gérard Bodin du Samu social. Les associations sensibles à la population des sans domiciles fixes s’organisent pour l’hiver. Leurs membres arpentent les rues en camion, distribuent des repas ou dispensent des soins médicaux.
Parmi les associations travaillant en milieu précaire, il y a celles qui adaptent leurs actions aux froides nuits d’hiver et celles qui estiment qu’il ne doit pas y avoir de changement avec le restant de l’année.

Samu social, hiver comme été
La camionnette du 115 s’inscrit dans cette seconde démarche. « C’est une fausse idée de croire que l’hiver est une période plus meurtrière. Le problème ne se pose pas qu’en hiver. Il y a d’ailleurs plus de décès en été. Les sans-abris souffrent beaucoup plus de la violence de la rue aussi. Alors l’hiver, notre vigilance est plus accrue sur la trentaine de personnes très affaiblies parce qu’elles se trouvent depuis très longtemps dans la rue. Mais avec les autres, on agit comme d’habitude ». Le Dr Gérard Bodin est directeur de l’antenne bordelaise du Samu social. Son association de professionnels accueille, chaque matin, les personnes en consultation médicale ou sociale. Quant aux tournées, de jour et de nuit pour toucher un public plus large, elles ont pour objectif de repérer les sans-abris, les suivre et les accompagner. « On leur propose de les accompagner en hospitalisation et de préparer leur sortie en leur trouvant un logement », continue-t-il de dire.

Les engagés d’hiver
Et puis il y a les associations qui ont un programme d’action déterminé par le froid hivernal. Médecins du monde, bien que la structure agisse toute l’année, distribuent des duvets et des couvertures de survie pour la période. Après que «le 115 les ait repérés », les SDF bénéficient de consultations à la demande. Des médecins généralistes bénévoles et des travailleurs sociaux œuvrent à leur bien-être. Les Restos du Cœur, par contre, commencent leur campagne en hiver. « Il y a un bus du soir tous les jours de la semaine devant l’épicerie de l’association.On y sert de la soupe, du café, des sandwichs ou des œufs », précise un bénévole. C’est sans compter « la Maraude », une tournée qui se déroule deux fois par semaine et ce, jusqu’en mars-avril.
Pour des résultats plus optimisés, les différentes structures ont coordonné leurs actions. Un compromis a été conclu il y a quelques années pour déterminer la tâche de chacun. « Aujourd’hui, on est comme revenu à des années en arrière : toutes les structures veulent faire des tournées. Cette multiplication n’est pas crédible », ajoute le directeur du Samu social. « Ça en devient même dangereux. L’objectif,ce n’est pas de maintenir les sans-abris dans la rue en leur apportant tous les jours de la nourriture. Certains ont des escarres terribles à force de ne plus bouger. Des associations qui ne feraient queleur apporter à manger et à boire, sur place, les mettent en danger ».

Photo : Gelinh

Virginie Wojtkowski



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