Sciences de l’ingénieur au féminin: pour contrer les préjugés, révéler les opportunités


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Sciences de l'ingénieur au féminin: pour contrer les préjugés, révéler les opportunités

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/11/2017 PAR Solène MÉRIC

Elles étaient donc une soixantaine de jeunes filles à avoir répondu présentes à l’invitation lancée par Christophe Larqué à l’occasion de « cette journée des sciences de l’ingénieur au féminin ». Pour Aurélie et Marion, toutes deux élèves de 3ème, c’était avant tout pour « avoir des informations, connaître les métiers », bref, savoir ce qui se cache derrière le mot « ingénieur(e) », quand on a comme elles une fibre plutôt « scientifique ». C’est vrai qu’a priori être « ingénieure en assurance qualité fournisseur » ou « chargée d’étude outillage », ou encore plus vaguement « chargée de projet » fait rarement parti des souhaits professionnels exprimés par une jeune fille de 15 ans…

« Beaucoup de filles n’osent pas aller vers les filières dites de garçons »
C’est bien justement pour faire connaître la réalité de certains métiers, mais plus globalement, la variété des secteurs d’activités et les nombreuses portes ouvertes par titre d’ingénieur et plus largement par les filières techniques ou technologiques que cette journée prenait tout son intérêt. Et d’autant plus quand on est une jeune fille. Loin d’être une posture, les chiffres sont là : « si dans les classes de terminale S, on trouve une mixité à peu près égale entre garçons et filles, seul un quart des diplômés des écoles d’ingénieurs sont des femmes »…
Si Aurélie et Marion du haut de leurs 14 ans, disent, et tant mieux, ne pas craindre de suivre des formation ou des métiers à dominante masculine, il y a tout de même un phénomène à enrayer. Et faire connaître aux filles, les métiers et formations existantes dans le domaines des sciences de l’ingénieur est déjà un précieux premier pas. Comme le synthétise leur professeur Christophe Larqué, « beaucoup de filles délaissent les filières technologiques et scientifiques, car elles n’osent pas, car elles restent sur des idées selon lesquelles ce serait « des filières de garçons ». Il s’agit en réalité de leur faire prendre conscience des nombreuses possibilités de métiers et de carrière que ces filières recouvrent ». Et de leur citer en exemple, lors de l’introduction de cette journée : « la santé, les transports, l’énergie, la gestion de la ressource, le développement durable, l’information, la communication, etc ». Autant de domaines du quotidien, pour l’heure grandement managés par des hommes en raison de préjugés que le professeur et les professionnelles présentes ont tenu à mettre à bas.

La Journée de sciences de l'ingénieur au féminin à la CIté scolaire Gaston Crampe

A chaque prise de parole, des découvertes
Mais loin d’être une intervention magistrale, l’après-midi était marquée par la présence de ces 6 femmes ingénieures ou techniciennes toutes prêtes à échanger avec les jeunes, après avoir chacune décrit leur formation et parcours professionnels. Elles exercent dans de grands groupes (Total et Safran notamment) ses fameux métiers pas si clairs de « chargée de projet », « chargée d’études outillage », ou encore « assurance qualité fournisseur ». Des métiers qu’elles prennent le temps d’expliquer à leur auditoire tout ouï, qui fait à chaque prise de parole des découvertes, non seulement sur l’aspect technique de ces métiers mais aussi sur l’ouverture qu’ils donnent bien souvent à l’international, aux échanges, au travail collaboratif, mais aussi au niveau de la rémunération.
Enfin un troisième temps de l’après midi, s’est organisé en petits groupes, d’une dizaine d’élèves par marraine. Un temps de questions directes qui après quelques hésitations, finalement fusent. « Est-ce que les études pour devenir ingénieures sont difficiles ? », « « Qu’est-ce qui change entre la prépa et l’école d’ingénieure ? Et concrètement on fait quoi en école d’ingénieur ? », « quand on a son diplôme est-ce que c’est difficile de trouver un emploi ? », « est-ce qu’on peut être ingénieur et travailler dans le domaine médical ou sportif? ». Autant de questions liées aux métiers qui au fil des discussions entre marraine et élèves ont dévié vers des sujets davantage liés aux organisations de vie entre famille et entreprise, avant de toucher très directement des thèmes liés aux préjugés ou aux relations hommes-femmes dans un univers professionnel, pour l’heure encore majoritairement masculin.
Rassurer les jeunes filles
Des préoccupations sur lesquelles au final, les marraines auront plutôt rassuré les jeunes filles. « Lorsque vous arrivez dans une entreprise, c’est vrai qu’il y a bien un moment où l’on vous teste. Mais si tu es à un poste, c’est que tu as été recrutée pour ça, que tu le mérites. Et puis une fois que tu auras montré que tu es pertinente dans ton métier, ça ira. Il ne faut pas focaliser là dessus. Personnellement, ça n’a pas été difficile pour moi ; je n’ai jamais été pénalisé parce que j’étais une femme », témoigne Cécile Rorigues de Amorim, ingénieure chez Safran, qui aura plutôt fait rêver les élèves à travers ces expériences professionnelles au Brésil ou en Espagne, sans au départ savoir parler la langue, ou encore ses voyages réguliers à l’international.

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