Salon Asphodèle à Pau : de la paille pour isoler la maison


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Salon Asphodèle à Pau : de la paille pour isoler la maison

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/12/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

Après avoir travaillé dans le bâtiment, Yannick Brugne souhaitait se spécialiser dans la réalisation « de maisons saines qui ne font appel qu’à fort peu de matériaux polluants ». Que ce soit pour aider à leur conception ou pour accompagner les personnes souhaitant construire elles-mêmes leur demeure. La paille et ses qualités ont répondu à bon nombre de ses attentes. 

« Cela reste marginal par rapport aux techniques de construction habituelles. Mais ce produit intéresse de plus en monde de monde. La paille est un matériau local, qui est encore fabriqué sous forme de bottes de 36 ou 45 centimètres d’épaisseur par les agriculteurs ». Elle s’avère, explique-t-il, très performante au niveau de l’isolation et possède de réelles capacités d’inertie thermique. « C’est-à-dire le temps que la chaleur met à traverser le matériau ». Un avantage précieux en hiver, bien sûr, mais également en été lorsqu’il s’agit de préserver des ardeurs du soleil certaines pièces situées sous la toiture.

« La paille est par ailleurs intéressante sur le plan écologique. Car sa fabrication nécessite peu d’énergie. Qui plus est, elle ne contient pas de substances nocives et, en fin de vie, elle se décompose facilement. Il n’est pas nécessaire de la brûler dans un incinérateur ».

Quant à son prix, main d’œuvre compris, il est évalué par Yannick Brugne à environ la moitié de ce que peut coûter un matériau isolant traditionnel, comme la ouate de cellulose.

 Les clichés ont la vie dure

Un enduit fait de terre, de sable, de paille et de chaux recouvre l'extérieur . Du bardage en pin est aussi possible

Certes, quelques idées reçues méritent ici d’être battues en brèche. Les clichés liés à la « maison des trois petits cochons » ont la vie dure, reconnait-il.

Intercalée dans des ossatures de bois dont elle va remplir les vides, puis protégée par un parement, ou recouverte directement avec un enduit réalisé à base de terre et de sable (ainsi que de chaux pour l’extérieur), la paille « entre pourtant largement dans les normes d’isolation » assure le conseiller . « On pourrait aussi l’utiliser pour réaliser des maisons passives, qui ne nécessitent pas de chauffage ».

Le risque d’incendie ? « Les bottes dont on se sert essentiellement pour réaliser les murs, même si on peut aussi les employer pour le sol et la toiture, sont enduites de chaque côté. C’est une protection. Même sans enduit, des études ont montré que la paille compressée ne va pas brûler facilement, contrairement à celle qui est en vrac. Car cette dernière contient de l’oxygène. De plus, on ne trouve pas de produits toxiques dans les bottes. Il n’y aura donc pas d’émanations de substances nocives».

Du temps et de la technique

« Comme il n’y a rien à manger dans la paille, il n’y a pas de danger non plus avec les rongeurs » poursuit Yannick Brugne. « Le seul risque, c’est en fait l’humidité qui pourrait descendre par le haut, ou remonter par le bas ».

 D’où la nécessité de bien maîtriser la construction de la demeure, tout comme la pose du produit. « Cette dernière demande du temps et une technicité particulière. Car les bottes de paille ne constituent pas un matériau industriel, parfaitement calibré. Il faut parfois couper un peu, reprendre l’assemblage. »

Dans le même esprit, on préfèrera l’ossature bois, dans laquelle la paille va être intégrée, à  la technique des « bottes porteuses ». « Cette dernière ne laisse aucun droit à l’erreur et elle ne répond pas aux règles professionnelles. On n’est pas parvenu à valider la tenue des murs réalisés dans ces conditions ».

Actuellement, les artisans à même de se lancer dans ce type de construction se comptent sur les doigts d’une main dans les Pyrénées-Atlantiques, estime Yannick Brugne. Ce qui ne l’empêche pas de mettre l’accent sur la longévité du produit. La  plus ancienne «maison en paille » existant aujourd’hui en France date de 1921, rappelle-t-il. Sa cousine d’Amérique du Nord, elle, a vu le jour en 1870.

Le programme du salon Asphodèle : http://www.salon-asphodele.com/


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