Résidence services: Néméa voit loin


Solène Méric

Résidence services: Néméa voit loin

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 29/06/2017 PAR Solène MÉRIC

Le garage, ce pan de la mythologie entrepreneuriale… Les plus célèbres entrepreneurs y ont débuté et les plus malins d’entre eux se sont lancés en autodidactes, sans beaucoup de diplôme mais une solide « expérience de la vie ». Si Pascal Recorbet n’est pas connu du grand public, sa société de gestion de résidences services lancée à Mérignac en 1994, dans son garage, s’est fait une belle place dans le monde des principaux opérateurs de sa catégorie. Tourisme puis résidences d’affaires et enfin résidences étudiantes, Néméa et ses quelques 250 employés gèrent aujourd’hui près de 70 résidences à travers la France, dont 37 Résidences Vacances qui font 70% de son chiffre d’affaires, 8 « Appart’Hotel », dont l’activité a démarré en 2005 ajoutés à 22 « Appart’Etud’ » depuis 2008. La recette du succès selon l’entrepreneur, «  le choix des sites et emplacements des futures résidences, la relation avec le client final qui va louer un appartement, mais aussi une bonne relation avec les propriétaires des appartements, fonds d’investissement, réseaux bancaires mais aussi particuliers », auprès desquels le rôle de Néméa est d’assurer la fourniture du loyer sur leur bien. Un service du groupe y est d’ailleurs entièrement dédié. Autre critère assure-t-il le rapport qualité/prix des prestations pour les locataires.

Une culture de la proximité et de bienveillance

Du côté des clients logés, c’est en effet, « la relation humaine, le service, la convivialité qui priment », un petit côté « Gentil Organisateur » d’un Club bien connu, que Pascal Recorbet ne renie en rien, puisqu’avant de lancer sa société, il a appartenu à cette équipe pas tout à fait comme les autres pendant plusieurs années. Pour le patron de Néméa, l’objectif avoué d’une culture de la relation de proximité et de bienveillance est la fidélisation des clients. Une fidélisation de plus en plus difficile avoue-t-il, surtout avec l’avènement d’internet, et notamment dans le secteur touristique. « Ca a été un bouleversement très important : les clients peuvent comparer les prix et les prestations, ils sont beaucoup plus difficiles à saisir. Avec internet ils ont aussi beaucoup changé leurs habitudes. Il y a encore 7 ans on savait qu’on était complet dès le mois de janvier, aujourd’hui 3 jours avant, il nous reste des choses à louer. » Le « truc » pour les fidéliser, c’est donc insiste le chef d’entreprise : « l ‘humain avant tout », et côté chiffres, la re-réservation touristique est estimée à 15%, de quoi satisfaire Pascal Recorbet dans ce contexte dématérialisé. Sur les résidences vacances les taux de remplissage moyen à l’année sont de 75% chez Néméa, « là où la moyenne du secteur est de l’ordre de 65% ». Côté Appart’Etudes, le taux de remplissage annuel est de 95%.
Si « le métier a complètement changé avec internet », ce dernier est aussi un atout pour le rayonnement des trois marques du groupe, ainsi que sur la commercialisation des produits qui se joue sur le périmètre international. Si le groupe est identifié par les principaux tours opérateurs touristiques internationaux (près de 4000 à 5000 agences de tourisme référencent Néméa dans leur catalogue), il est aussi présent sur le web via les plateformes de réservation web elles aussi internationales, sans oublier le site internet du groupe, ou encore la publicité web. « 25% de notre chiffre d’affaires tourisme se fait grâce à internet », confirme le chef d’entreprise.

Doubler le chiffre d’affaires en quatre ans

Au total, avec un chiffre d’affaires de 37M€ en 2016 et 47 M€ attendu en 2017 (soit +20%), la perspective pour 2020 est de 80M€ soit un chiffre d’affaire doublé par rapport à 2016 ! « Un avantage de notre métier c’est qu’il y a une certaine prévisibilité, sauf gros aléas », glisse sereinement Pascal Recorbet. Les salariés, qui sont entre 200 et 300, devraient eux aussi voir leur nombre doublé dans ce laps de temps. Et pour cause d’ici à 2020 sont déjà prévus l’ouverture de 7 à 12 résidences par an avec pour chacune d’elles un bail de gestion minimum de 9 ans. Mais au-delà de l’accélération du nombre de résidences prises en gestion par la société, son patron annonce aussi une évolution d’importance de sa stratégie à l’horizon 2020. Un tournant qui consiste au déploiement important des secteurs étudiants et résidences d’affaires, ainsi que l’ouverture à des secteurs plus spécifiques que sont les auberges de jeunesse et les résidences seniors, sous condition pour ces dernières de « parvenir à embaucher le profil qui correspond à ce marché très particulier», souligne Pascal Recorbet. Il précise tout de même qu’un recrutement est bien avancé pour « un essai de résidence senior qui soit géographiquement proche de notre siège de Mérignac, à savoir sur Bordeaux, dans Les Landes ou sur le Bassin d’Arcachon. » Une aventure sur laquelle le fondateur du groupe, prudent, veut pouvoir garder un œil…
Une nouvelle stratégie qui passe aussi les frontières nationales et notamment sur les auberges de jeunesse pour lesquels des projets sont déjà identifiés sur « des villes à fortes réputations », parmi elle : Bruxelles, Paris mais aussi Bordeaux. Bruxelles est aussi sur la liste de nouveaux projets de résidences estudiantines, au profil de colocations, ainsi que Barcelone. On est bien loin du garage mérignacais.

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