Réseau TBM : état des lieux et perspectives entre 2 crises


TBM va recruter 35 nouveaux conducteurs et 11 agents de maintenance d'ici la fin de l'année.

Le tramway Place des QuinconcesEmmanuelle Diaz | Aqui

Le tramway Place des Quinconces

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 22/09/2022 PAR Emmanuelle Diaz

Fréquentation du réseau depuis la crise Covid, tarification solidaire, sécurité des usagers, nouveautés mais aussi recrutements et crise énergétique, tels sont les thèmes abordés ce mardi par Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole et Béatrice de François, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des transports et du stationnement. Une présentation des grands projets pour 2023 et 2024 était aussi au menu de cette rentrée, sur laquelle plane l’ombre de la crise énergétique.

Au sortir de la crise sanitaire, « nous avons retrouvé le niveau de trafic qui était celui de 2019 », affirme d’emblée Pierrick Poirier. Et de fait : après une baisse de la fréquentation en 2020 (avec 70 millions de voyages), le réseau TBM (Transports Bordeaux Métropole) semble s’être refait une santé puisqu’il affichait fin août, 108,5 millions de voyages (tram, bus bat-cub). Soit même une hausse des voyages de + 0,21% qu’en 2019.

Quant au service Mobibus pour les personnes à mobilité réduite, il a repris un niveau d’usage soutenu puisque de 71 900 voyages en 2019, il est passé à 76 000 fin août. Petit bémol : les résultats plus contrastés des emprunts de vélos passant de 1,3 million en 2019 contre 900 000 fin août, soit une baisse de 30,7%attribuée par le Directeur général à la  » démocratisation » du vélo personnel et au développement du free-floating.

Parallèlement, les mesures prises pour faciliter le transport des voyageurs, telles que la tarification solidaire, recueillent un écho favorable auprès du public. Mise en place par la Métropole en septembre 2021, elle permet d’accorder à l’usager une tarification adaptée à sa situation familiale. En fonction de ses ressources, il peut bénéficier d’une réduction de 30% ou 50% du tarif, voire de la gratuité. Ainsi, aujourd’hui, ce sont 70 000 abonnés qui en bénéficient ; dont 80% ont la gratuité complète.

La sécurité dans les transports : priorité de TBM

Côté sécurité, TBM s’investit notamment en faveur de la lutte contre le harcèlement, en particulier sexuel et sexiste. Le dispositif « Demandez Angela » permet désormais à toute personne témoin ou victime de harcèlement ou d’agression de demander assistance auprès de commerçants locaux, d’établissements privés ou du réseau TBM. Depuis le début de l’année, 71 signalements ont été faits et traités.

Côté sécurité routière, « depuis 20 ans, le nombre de collisions a été réduit pas trois », explique Pierrick Poirier, dont le réseau de tram, un des plus développés en France, fera bientôt un peu plus de 80 kms, après l’extension de la ligne A vers l’aéroport.

Seul point noir : l’augmentation des collisions avec les piétons, deux-roues, trottinettes. « Avec l’augmentation de l’usage de la marche à pieds et des deux-roues motorisés ou non, il faut sensibiliser tous ces utilisateurs au partage de la voirie et aux risques qu’il y a à croiser un tramway », poursuit-il. Pour palier le problème, des rames flash (dont l’ensemble du parc de tram est équipé), envoient un signal lumineux et sonore. Parallèlement, un nouveaux système de passage piéton (dont quatre sont déployés sur les quais) permet d’attirer l’attention des personnes qui traversent ces voies sur le passage d’une rame de tramway.

La prévention et la formation des plus jeunes est aussi un sujet pour TBM qui chaque année, rencontre plus de 10 000 jeunes dans les lycées et les quartiers, en partenariat avec les centres sociaux, pour les alerter et les sensibiliser à ces questions de sécurité. Le jeu de cartes (« le coût du risque »), nouvel outil ludique, vient d’être créé à cet effet.

Une rentrée sur les chapeaux de roues

Nombre d’innovations voient le jour en cette rentrée. Ainsi, la Métropole a investi 16 millions d’euros dans l’achat de 35 nouveaux véhicules articulés, en service depuis cet été sur les lignes 2, 5 et 9. A noter également l’ouverture de deux stations V3 (bas Lormont et place Latule à Bordeaux) et la rénovation de l’hybridation des Bat3.

Dans un autre registre, l’appli TBM a été améliorée, une application de guidage pour piéton avec des QR codes augmentés (Navilens) est expérimentée, et le paiement par carte bancaire sur les lignes 1 et 9 (pour l’instant) fait aussi partie des nouveautés.

Côté projets, le printemps 2023 verra l’extension du tram A jusqu’à l’aéroport et son ouverture avec, à la clé, 5 nouvelles stations. Des voies devraient déjà ouvrir début janvier et des essais se feront sur un mois. Au printemps 2024, la ligne express Saint-Aubin/Saint-Médard-gare St-Jean ouvrira à son tour, permettant un trajet sans changement, de la gare de Bordeaux jusqu’à St-Aubin.

Des recrutements à venir

Entreprise forte de 2800 salariés, Keolis Bordeaux Métropole s’apprête à recruter d’ici la fin de l’année 35 conducteurs et 11 agents de maintenance. A ce titre, une campagne de communication sur le thème de l’inclusion va être lancée « car nous avons un métier qui est encore genré or, nos métiers sont ouverts à tous », explique Pierrick Poirier.

Depuis janvier, 123 agents ont déjà été recrutés en CDI (dont 93 conducteurs) et 95 agents ont bénéficié d’une promotion interne ; un argument de plus pour la campagne de recrutement de cette entreprise qui a récemment peiné à trouver des candidats, ce que modère le dirigeant : « Il y a une tension sur les recrutements en France dans beaucoup de métiers. Nous somment une entreprise qui offre des perspectives d’évolution et de carrière. Le seul écueil, ce sont les contraintes horaires du métier ».

Dans un contexte de crise énergétique

Reste que TBM doit aussi faire face à un autre problème, plus prégnant celui-ci : celui de la crise énergétique. « Sur le réseau de transport, l’énergie de traction c’est 90% des besoins en énergie et les bâtiments, 10%. Avec les aménagements que la Métropole va mettre en place, dont la campagne sur les couloirs de bus pour plus de régularité, va permettre moins de consommation de carburant car moins d’accélération ou de décélération », explique-t-il. Mais « le prix du gaz a été multiplié par 3 et celui de l’électricité par 5 ou 6, donc le réseau et la Métropole vont devoir absorber des surcoûts qui sont conséquents », concède le responsable. Un impact qu’il estime, pour l’année prochaine, entre 20 et 25 millions d’euros et qui pourrait bien se répercuter sur l’usager.

« Sous la contrainte, on ne sait pas, mais le Président Anziani restera plus que raisonnable et l’augmentation des tarifs n’excédera pas 2 %, s’il devait y avoir une augmentation. Pour l’instant, il n’y a rien de prévu à ce niveau » assure Béatrice de François. La décision doit être votée en mars par la Métropole.

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