Rentrée 2008 au TnBA : du conte fantasmagorique gothique aux charmes de l’Orient


Koen Broos

Rentrée 2008 au TnBA : du conte fantasmagorique gothique aux charmes de l'Orient

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 08/10/2008 PAR Hélène Fiszpan

Peut-être n’était-ce qu’une coïncidence de calendrier, une exigence liée aux tournées, mais le hasard fait parfois bien les choses. Dracula et Mefisto, présents au même moment sur les planches du TnBA, deux figures mythiques du versant démoniaque de l’humain, deux adorateurs des ténèbres qui font trembler chaque nouvelle génération écoutant avec une curiosité timide les aventures de ces seigneurs des profondeurs.

Dracula et Mefisto : lorsque l’inhumain s’invite au théâtre
Le TnBA se draperait-‘il de rouge et de noir en ce mois d’ Halloween pour nous montrer son côté sombre? Amateurs de grand-guignolesque sanguinolent, il est de notre devoir de vous arrêter sur le chemin des Carpathes. Car si les titres « Dracula ou la non mort » et « Mefisto for ever » sont on ne plus parlants, pour autant ils risquent de désappointer les amoureux de fausse hémoglobine. Ici, pas de remakes ou de série B, juste Yvan Blanloeil qui quitte pour un temps ses audiothéâtres et met en scène une adaptation métaphysique du conte de Dracula, nous emmenant sur les traces du célèbre suceur de sang, devenu un sujet de réflexion sur l’évolution de la génétique au XXIe siècle. Pour le servir, quatre metteurs en scène aquitains, eux aussi légendaires dans la région, qui se relaieront sur le plateau ; Jean-Luc Terrade, Laurent Rogero, Renaud Cojo et Yvan Blanloeil en personne. De leur côté Guy Cassiers et Tom Lanoye, révélations avignonnaises en 2007, proposeront une relecture du célèbre roman de Klaus Mann en transposant la trame de cette histoire se déroulant originellement en 1936 sous le nazisme, à des temps plus contemporains. Premier volet d’un triptyque consacré aux rapports complexes entre l’art, la politique et le pouvoir, ils livrent ainsi leurs interrogations sur les relations au mal, en évitant de tomber dans la tentation manichéiste. Quel rapport entre les deux pièces me direz-vous ? Une utilisation savante de la vidéo qui autorise un jeu perpétuel entre réalité et imaginaire.

« Taoub », ou le cirque aux senteurs d’Orient
« Taoub », ou le cirque aux senteurs d'OrientFace à ces considérations graves mais légitimes, cette rentrée est aussi l’occasion de retrouver pour la quatrième fois Aurélien Bory et son fantasque sens de la mise en espace circassienne. Pour qui ne connaîtrait pas encore son travail et n’aurait pas succombé aux charmes de ses spectacles Plan B, Plus ou moins l’infini et les 7 planches de la ruse (en 2007), voilà une enième opportunité de faire sa connaissance. En compagnie de douze acrobates issus du Groupe Acrobatique de Tanger, il s’ouvre aux charmes de l’Orient et met en scène un spectacle chamarré dans lequel les acrobaties se mêlent au chant, à la musique et à la vidéo. Taoub ou tissu en arabe, comme le fait de croiser des fils entre plusieurs domainesartistiques et de rechercher un théâtre d’action s’appuyant sur la physicalité de l’acteur. Comme tissu humain également, explorant les relations de solidarité et de concurrence, interrogeant les ressources d’un tissu social ou familial. Le tissu comme seul élément du décor, principal accessoire et partenaire de l’acteur dans ce spectacle sans doute héritier des contes des mille et une nuits.

Photos : Mefisto for ever : Koen Broos – Taoub : Richard Haughton

Hélène Fiszpan

« Dracula ou la non-mort »/‘Yvan Blanloeil d’après l’œuvre de Bram Stocker
Du 08 au 16 octobre 2008
« Taoub » / Aurélien Bory // du 09 au 11 octobre 2008
« Mefisto for ever »/ de Guy Cassiers, texte de Tom Lanoye d’après « Mefisto » de Klaus Mann
Du 16 au 18 octobre 2008

Renseignements et réservations au TnBA : 05 56 33 36 80 ou sur www.tnba.org


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