Quand les « bios « d’Aquitaine demeurent sur leur faim


A entendre les responsables des organisations d'agriculture biologique d'Aquitaine à l'issue de la première conférence régionale organisée à la demande du ministère de l'Agriculture sur le thème du développement de cette forme de production, on aura

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Quand les "bios "d'Aquitaine demeurent sur leur faim

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Publication PUBLIÉ LE 01/12/2008 PAR Gilbert Garrouty

Une déception d’autant plus grande que le ministre et le gouvernement ont annoncé, dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, voici plus d’un an « un plan bio » qui devait permettre de multiplier les surfaces de production par trois d’ici 2012, et le ministre donnait, le 8 octobre dernier, le coup d’envoi des assises nationales de l’agriculture biologique. Selon le gouvernement des mesures ont été déjà prises, telles que la « mobilisation de l’enseignement agricole » (en Aquitaine, le lycée agricole de Sabres, dans les Landes, passe au bio), ou encore « la recherche, la structuration des filières, ou l’implication de la restauration collective ».

« Un grand flou »
Des mesures qui, au fond, ne coûtent pas très cher à un Etat sans moyens. Le seul volet financier concret apparaît dans le cadre de la loi de finances 2009 avec une enveloppe de 12 millions d’euros sur trois ans dans le cadre des mesures agroenvironnementales dont il reste à voir comment l’agriculture bio pourra en bénéficier. Cette disposition est assortie du déplafonnement des aides dont peuvent bénéficier les exploitations en conversion (passage du conventionnel au bio). Le président de Bio d’Aquitaine, Dominique Leconte, remarque cependant que cette mesure bénéficiera aux exploitations les plus grosses puisqu’il n’y pas de plafonnement à l’hectare. Or, la surface moyenne dans la région n’est que de 32 ha. A la sortie de cette conférence, les responsables des producteurs bios ne semblaient pas avoir trouvé un grand réconfort auprès de leurs interlocuteurs alors qu’ils en avaient espéré du concret pour sortir l’agriculture bio de sa confidentialité, c’est-à-dire des aides. Voici quelques extraits de leurs commentaires. « C’est un grand flou, alors que nous attendions des dispositions apportant un accompagnement permettant de passer à la conversion. » Et encore: »il faut multiplier par trois les surfaces d’ici 2012, mais aucun moyen n’est donné! ». Et encore: » Nous sommes très déçus par les réponses peu concrètes à nos questions posées. Nous craignons qu’elles n’existent pas. On a étalé des ambitions pour la bio, mais à côté de cela, il n’y a pas de moyens ». Domique Leconte remarque, de plus, que la production bio n’est toujours pas une option dans le « parcours » d’installation des jeunes agriculteurs. Il faudra donc faire vite dans la dernière ligne droite pour avoir multiplié les surfaces par trois d’ici 2012….Bio d’Aquitaine s’appuiera donc une fois de plus sur la Région Aquitaine qui aide déja largementl a filière.

Des pesticides dans le vin
Se pose par ailleurs la question du sérieux du label bio. Un point qui ne semble pas avoir été débattu dans le cadre de la conférence. Mais nombreux sont ceux qui ne se satisfont pas de la nouvelle règlementation européenne, plus laxiste, et songent à créer une nouvelle marque. Une information diffusée par l’agence Canal Com (Bordeaux) révèle que des traces de pesticides ont été trouvées dans des vins bios, ce qui confirme les interrogations autour des contrôles. Des résidus ont été relevés dans le cadre d’analyses effectuées par le laboratoire Excell, pour le compte de l’organisation de défense des consommateurs « Tests-Achats », dans quatre de 17 vins dits « biologiques ». Test-Achat s’interroge dans son magazine de décembre sur la fiabilité du label bio et sur le fonctionnement des organismes de certification. Des résidus ont également été découverts dans huit des 17 vins traditionnels testés. Les limites maximales retenues pour les raisins ne sont pas, toutefois, dépassées pour des deux catégories de vins.

Gilbert Garrouty

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