Quand la marche devient militante


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Quand la marche devient militante

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/03/2017 PAR Romain Béteille

C’est un parcours surprenant et chargé d’Histoire auquel vont s’adonner l’association Mémoires et Partages et divers autres organismes associatifs (comme la Ligue des Droits de l’Homme ou SOS Racisme, actuellement en discussion) du 18 mars au 1er avril prochain. Une marche citoyenne qui partira de la place Stalingrad à Bordeaux et va parcourir le pays, en quinze étapes, jusqu’à un grand rassemblement prévu place de la République à Paris. Derrière cette idée, l’association bordelaise déjà derrière les visites guidées du Bordeaux négrier compte véhiculer un message, celui d’une appréhension. Car pour comprendre la marche, il faut savoir qu’elle est partie d’un contexte, comme le précise Karfa Diallo, fondateur de Mémoires et Partages. « Ce sont des menaces pesant sur la citoyenneté qui nous font agir, ce refus du pluralisme qui a fait dire à certains candidats lors du débat des primaires de la droite que la France n’était pas un pays multiculturel. Cette culture du ghetto dans laquelle on veut enfermer la France menace sa richesse culturelle. Ce qui nous y fait vivre, c’est une certaine idée de la République aujourd’hui menacée », a-t-il commenté lors d’un point presse à l’Institut de Sciences Politiques de Bordeaux ce jeudi 2 mars.

Quinze points d’étapes variés

Ces 15 points détapes correspondent à des lieux de mémoires, souvent ancienne mais parfois récentes, que les organisateurs de la marche ont tenu à mettre en lumière. Ils passeront notamment par Blaye pour évoquer la catastrophe nucléaire de 1999, Angoulême pour se rendre sur les lieux du massacre de 642 civils par les nazis à Ouradour sur Glane, à Poitiers où ils invoqueront la mémoire du camp de concentration tzigane ou encore au Mans, en mémoire cette fois de la lutte ouvrière et de la famille Bollé, inventeur et constructeur de la première automobile. Toutes ces étapes, si elles peuvent sembler sans rapport avec le climat politique actuel, sont justifiées par le président de l’association, Patrick Serre. « Ce parcours peut en effet paraître ubuesque, mais toutes ses étapes sont partie de notre Histoire. Elle a aussi une forte résonnance politique », a-t-il précisé. « La forme est assez banale, mais il y a une dimension spirituelle derrière », a confirmé Karfa Diallo, « l’Histoire n’est pas un marché où l’on va chercher ce que l’on veut en jetant le reste à la poubelle ». 

Des soutiens de tous bords

Concrètement, plusieurs soutiens politiques ont déjà été recueillis où sont en cours de discussion. Tous les maires des communes visités ainsi que les préfets ont été informés du passage de la marche de même que la grosse quinzaine des candidats les plus susceptibles de participer au premier tour des présidentielles… sauf Marine Le Pen, même si « cette marche s’adresse aussi à ceux qui voudraient voter pour le Front National » selon Patrick Serre. « Nous sommes là pour défendre un projet de société, pas pour faire une marche contre le Front National », rajoute le fondateur de Mémoires et Partages. Ces candidats seront d’ailleurs invité à participer au dernier rassemblement parisien le 1er avril prochain.

« C’est une démarche de vigilance, nous souhaitons attirer l’attention des politiques pour qu’ils trouvent une manière d’inventer de nouveaux mécanismes pouvant permettre le plein exercice du droit à la citoyenneté », a notamment ajouté Brice Zamba, avocat parisien et créateur de l’association LUCID (Lutte pour la Citoyenneté et la Démocratie). De passage, l’actuel maire de Bègles Noël Mamère, s’il ne compte pas y participer directement, a affiché son soutien à ce mouvement. « Cette idée de faire ces étapes de la mémoire est une contribution supplémentaire à notre pacte social et à la lutte contre tous les clichés liés à la colonisation. C’est bien de regarder d’une manière positive les époques de notre Histoire », a-t-il commenté.

Des réseaux actifs

Le tout sera également animé et relayé, notamment sur Facebook et Twitter, comme le détaille Lucas Djime, étudiant en droit à Bordeaux et nommé responsable des réseaux sociaux. « On a déjà commencé à faire des petites vidéos, notamment avec Philippe Barre. A chaque étape, on va demander aux gens pourquoi ils veulent participer et s’ils comptent aussi appeller leur propre réseau pour venir participer à une autre étape ».
Pour être informé du détail et de l’évolution de la marche, il y a toujours la page facebook de l’évènement, mais aucune inscription n’est demandée pour y participer. Les membres de l’association, eux, feront logiquement toutes les étapes et y rencontreront les responsables de la municipalité et ceux des lieux de mémoires visités, avant de passer la nuit dans chaque ville. A noter enfin que, comme l’a indiqué Karfa Diallo, le départ de Bordeaux est, tout comme l’arrivée, une étape importante de l’initiative. « La marche de départ sera d’environ cinq à dix kilomètres, et nous demandons à tous les bordelais qui le peuvent de participer au départ ». L’appel est lancé, ne reste plus qu’à chausser de bonnes tennis et à prévoir des pansements contre les ampoules. 

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