Portrait de Laurent Fressinet : échec à la région


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Portrait de Laurent Fressinet : échec à la région

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/08/2012 PAR Olivier Darrioumerle

Laurent Bruno est professeur d’économie au Lycée Louis Barthou à Pau. Maître international et arbitre international d’échecs, il enseigne à l’échiquier Henri IV. Il se souvient du passage de Laurent Fressinet au club palois, qui évoluait à l’époque en national 2. « Il avait 14, 15 ans, j’étais à peine plus fort que lui. Je ne pouvais pas être son entraîneur… Au mieux j’étais son sparing-partner, au pire son punching-ball ! », avoue-t-il. « Mr Bruno m’a donné quelques cours, quelques exos, quelques conseils, mais rapidement on a eu le même niveau… », explique Laurent Fressinet qui, à l’âge de 15 ans, rejoint le top français pour devenir pro. « A Montpellier je gagnais 1000 francs par partie ! C’était énorme ! Puis à 18 ans j’avais un salaire raisonnable pour louer un appart à Paris. Je n’avais plus besoin de demander d’argent à mes parents. »

Laurent Bruno se souvient d’un enfant qui jouait du matin au soir… complètement piqué ! « On était partis à Saint-Affrique pour disputer un tournoi, la veille, il avait fallu le forcer pour qu’il aille se coucher et il était tétu », raconte-t-il. « C’est vrai que les blitz (parties rapides en 5 minutes) me passionnaient ! , s’amuse Laurent Fressinet. De 13 à 20 ans je n’avais pas un jour libre dans l’été. Un mois et demi sans rentrer chez moi… Je jouais 100 parties, 15 tournois par an… » Autant dire que le jeune prodige passait plus de temps assi devant une table d’échec que sur les bancs de l’école.  « J’ai très vite arrêté de faire mes devoirs, je ratais les cours et je ne rattrapais pas… j’étais trop paresseux. » Et ses parents ne se sont pas opposés à ce qu’il poursuive sa vocation. L’enfant avait des résultats prometteurs, vice-champion du monde des jeunes, minime, puis cadet. 

« Qu’est-ce qu’il manque dans la Région ? Il manque tout ! », dit-il, un brin amer, conscient qu’à l’âge où il était en train d’exploser il aurait sûrement eu besoin d’un entraîneur à temps plein, comme Etienne Bacrot, numéro 2 français à un petit point élo de Laurent Fressinet, qui recevait dès l’âge de 10 ans la formation du grand maître ukrainien Iossif Dorfman, entraîneur de Kasparov de 1984 à 1988. Faute de structure, le petit prodige aquitain a dû quitté Dax, puis Pau. Bordeaux ne proposait rien. « Il faut un club formateur avec des salariés qui donnent aussi des cours dans les écoles, inévitablement les enfants se dirigeront vers les clubs et renforceront la base de la pyramide,  », dit-il d’un ton militant, « comme dans tous les sports on a besoin d’être entouré de joueurs expérimentés, voire d’un mentor. On a besoin de les voir jouer, ça part de là, le reste vient naturellement. Moi, j’ai commencé en regardant les matchs Karpov / Kasparov… » 

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